Cinéphile m'était conté ...

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La filière Capra

Quatre films tournés par Capra, entre 1928 et 1930, période particulièrement féconde, du muet au parlant. On est loin des chefs d'oeuvre futurs, mais certaines thématiques et un style déjà affirmé rendent la découverte passionnante.

 


So this is love (1928)
Ainsi était Capra au temps du muet. 1928 est une année prolifique avec pas moins de 8 films à son actif. So this is love, qui dure moins d'une heure, a un argument minimal : pour gagner le cœur d’une jolie femme amoureuse d’un roi du ring, un styliste décide de se mettre à la boxe afin de défier son rival... C'est tout. Une petite bluette sans prétention, bien mise en scène, c'est le moins, qui se laisse voir d'un oeil distrait.

 


That certain thing (1928)
Un petit bijou de comédie qui annonce les futures réussites de Capra. Ou comment l'argent ne fait pas le bonheur et que, même au fond du trou, il reste encore un peu d'espoir. C'est vif, c'est optimiste, c'est délicieux, c'est rythmé. Tellement parlant qu'on ne s'aperçoit même pas que le film est muet.

 

Loin du ghetto (The younger generation, 1929)
Un mélodrame très appuyé qui dénonce l'arrivisme à tout prix. Eh oui, il est bien là le Capra humaniste qui ne tolère le capitalisme que s'il est honnête et respecte un certain nombre de valeurs intangibles et néanmoins américaines. Pas le meilleur film de son auteur, cela va de soit, mais comme c'est une rareté, restons indulgent. A noter que, tourné en 29, le film comporte seulement quelques scènes parlées. Le reste est muet, en ce qui concerne les dialogues, et sonorisé pour les bruits de la rue.

 


Rain or Shine (1930)
Une adaptation d'une comédie musicale qui triomphait à Broadway. Les chansons ont été supprimées, mais la grande star théâtrale de l'époque, l'oublié Joe Cook, est resté. Cette histoire de cirque menacé par la faillite tient entièrement sur ses épaules. Acrobate, il était aussi adepte du burlesque avec un débit verbal impressionnant et nonsensique. Capra tente de marier le comique de son personnage et l'aspect dramatique du sujet du film. Peine perdue, c'est un fiasco, à peine racheté par l'incendie final, spectaculaire. Un mauvais Capra, cela existe bel et bien. La preuve.



31/12/2011
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