Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Glanage de vieux films (Juin/2)


La reine vierge (Young Bess, George Sidney, 1953)
Les jeunes années de la future reine Elisabeth (la première, of course). Entre intrigues de palais et amours contrariées, la fille d'Anne Boleyn patiente et place ses pions. Un modèle de film historique hollywoodien, dramatique, intense, sentimental et même primesautier quand l'atmosphère devient trop pesante. Couleurs flamboyantes, partition inspirée de Miklos Rosza, truculence de Charles Laughton en Henry VIII, tandis que Deborah Kerr et Stewart Granger rivalisent d'élégance. Et puis Bess, incarnée par une Jean Simmons rousse. Dame de fer en devenir, qui laisse encore les larmes inonder son visage d'opale. Ah, là, là, c'est beau, y'a pas à dire !

 


Cocagne (Maurice Cloche, 1960)
Un employé municipal de la bonne ville d'Arles se prend soudain pour le nouveau Van Gogh et quitte femme et enfants pour la Camargue. Adapté du roman d'Yvan Audouard, mis en scène par l'obscur Maurice Cloche, cette "couillonnade" méridionale n'a qu'un lointain rapport avec les écrits d'Alphonse Daudet. Au moins y admire t-on largement la beauté des arènes et le talent de Fernandel à faire passer une réplique anodine pour un mot d'auteur.

 


Adam et Evelyne (Adam and Evelyn, Harold French, 1949)
Une jeune orpheline est recueillie par un ami de son père qui vient de décéder. Or le défunt a fait croire à la jeune fille que son paternel était l'ami en question. Quiproquo. Quand la vérité éclate et que Evelyn comprend plus tard 1. Qu'elle est amoureuse de son faux-père 2. Que celui-ci se livre à des activités illégales, c'est carrément le drame. Au moins 5 minutes, le temps que l'amour triomphe. Très fort, l'amour. Il faut être un admirateur de Jean Simmons et/ou de Stewart Granger pour prendre un minimum de plaisir à cette charmante niaiserie. Dans la vraie vie, Stewart et Jean se marieront l'année suivante. Beau couple.

 


Retour avant la nuit (Home before dark, Mervyn LeRoy, 1958)
Après un an d'internement en asile pour dépression, Charlotte revient chez elle, auprès de son mari et de sa demi-soeur, qu'elle soupçonnait d'avoir une liaison ensemble. Un drame psychologique très sombre, parfois grossier, qui maintient habilement le suspense : Charlotte est-elle névrosée ou victime d'une abjecte manipulation ? Jean Simmons, bien que blonde, pour une fois, y est fascinante dans une prestation à la Liz Taylor.

 


Life at the Top (Ted Kotcheff, 1965)
Life at the Top est une sorte de suite à l'excellent Room of the Top (dirigé par Jack Clayton, avec Simone Signoret). L'histoire d'un type qui vient de très bas et dont l'ascension, sociale et politique, s'explique par le fait qu'il ait épousé la fille de son très puissant patron. Ce qu'il vit très mal, d'autant que sa femme le trompe. Malgré quelques longueurs, le film dresse un intéressant tableau de la lutte des classes dans l'Angleterre du milieu des années 60, avec une pointe de cynisme et une franchise vériste héritée du Free Cinema. On ne dira jamais assez à quel point Laurence Harvey était un formidable acteur. Le couple dysfonctionnel qu'il forme Jean Simmons, toujours aussi talentueuse et belle en femme mûre, imprime un désenchantement et une amertume qui hissent le film au-delà de la médiocrité de sa mise en scène. Le canadien Ted Kotcheff a connu depuis une carrière erratique entre blockbusters (Rambo), oeuvres personnelles et téléfilms.



17/06/2012
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