Cinéphile m'était conté ...

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La couleur de l'argent (Margin Call)

L'argent a une couleur : bleu tirant vers le gris, comme les immeubles de Wall Street, la nuit, ou la teinte quasi uniforme du costume des traders. C'est la couleur dominante de Margin Call, là où le krach financier de 2008 s'est dessiné, au milieu d'une bande d'opérateurs de marché sans scrupules, pour lesquels la fin justifie les moyens. Le film, glacial, de J.C. Chandor n'est pas pour autant un brûlot anti-capitaliste, plutôt une vision sans concession ni complaisance d'un système dont le fonctionnement rappelle celui de la chaîne alimentaire. Le propos se veut didactique, le plus clair possible (bof) et servi dans un tempo de thriller riche d'affrontements où les mots sont des armes. L'exercice en huis clos, assez brillant, a quand même ses limites. Avec l'impression, parfois, d'être dans une série TV grand luxe. Le film vaut avant tout pour ses performances d'acteurs : celles de Jeremy Irons, de Kevin Spacey, de Paul Bettany, de Stanley Tucci, notamment. C'est du bon travail, appréciable même si ce type de cinéma n'est pas des plus exaltants. On peut lui préférer d'autres nuances de bleu, avec un coin de ciel et des personnages qui n'ont pas qu'un portefeuille en lieu et place du coeur.

 




02/05/2012
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