Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Krach, boum, hue (La vie sans principe)

Une bonne heure, c'est le temps nécessaire pour comprendre où Johnnie To veut en venir dans La vie sans principe, assez éloigné des polars qui ont fait connaître le cinéaste. Un film choral, avec trois personnages principaux, ça non plus, ce n'est pas évident d'emblée, qui se croisent, ou pas, sur fond de krach boursier et de dette grecque. Surprenant, d'autant que le réalisateur hongkongais prend son temps et flirte avec l'abstraction financière avant de tomber le masque. En fin de compte, c'est très malin et prouve une fois de plus qu'avec To, il n'est jamais trop tard. On aurait aimé que le puzzle soit un peu moins fabriqué, plus spontané, mais il faut accepter les règles de ce Cosmopolis asiatique, qui finit par révéler sa vraie nature avec ses côtés cynique, narquois et somme toute ludique, marque de fabrique de Johnnie To. Ce thriller social est violent, mais davantage dans les comportements induits par le capitalisme effréné que par des scènes d'action pures. Quand tout se remet d'aplomb, dans le dernier quart du film, il y a une part de jubilation à s'être fait ainsi manipuler. Et la virtuosité scénaristique de l'ensemble apparait, dans tous ses aspects, factice et ambitieux à la fois. Krach, boum, hue, ce To a en définitive de la moelle et de la malice à revendre. Si on accepte de se faire balloter sans trop rechigner.

 




23/07/2012
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