Cinéphile m'était conté ...

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La fille crevette (Sur la planche)

Sur la planche est le première oeuvre de fiction de Leïla Kilani, 41 ans, native de Casablanca. Primé au Festival de San Sebastian, à l'affiche de la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, le film est représentatif de la "nouvelle vague" marocaine, par sa noirceur absolue et sa crudité. L'histoire raconte quelques jours dans l'existence d'une "fille-crevette", qui décortique des crustacés le jour avant de gagner sa vie autrement la nuit, au gré de rencontres et de soirées en bandes, magouilles et petits larcins en sus. Sur la planche est un film elliptique et opaque, rythmé par des dialogues qui ressemblent à du slam, au fil d'un scénario qui sème quelques cailloux, en laissant souvent au bord de la route. On y sent bien la rage de s'en sortir, l'attraction de la zone franche de Tanger, source de tous les désirs, les effets de la mondialisation..., tout cela dans un mouvement chaotique qui se transmet à la mise en scène, hachée et nerveuse. Aux confins du documentaire, du polar et du film social, Sur la planche désarçonne et stresse. L'expérience est inconfortable, voire pénible, elle vaut quand même la peine d'être vécue, si on aime se faire violence et sortir des sentiers battus d'une grande partie de la production cinématographique courante.

 




01/02/2012
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