Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

La bombe de Milan (Piazza Fontana)

On n'attendait pas nécessairement l'auteur du merveilleux Nos meilleures années dans le registre politique mais il faut croire que la plupart des cinéastes italiens ont dans leurs gènes cette envie irrépressible de se replonger dans les années de plomb de l'histoire de leur pays. Exit l'humanisme tendre auquel nous a habitué Marco Tullio Giordana, Piazza Fontana revient avec sécheresse sur un épisode sanglant survenu à Milan en 1969 et qui n'a jamais été totalement élucidé depuis lors. Les choix esthétiques sont très clairs, si l'on ose dire, avec un gris souris dominant, à la limite du noir et blanc. L'histoire est assez embrouillée mais Giordana se refuse à simplifier et nous balade des milieux anarchistes aux communistes et fascistes sans oublier d'évoquer l'implication des services secrets, de l'armée et de la justice, dans cette sombre affaire, trop importante pour être résolue par une police dépassée. C'est la période qui veut cela, celle d'une Europe du sud sous la botte des dictatures en Espagne, au Portugal et en Grèce. Et l'Italie est au bord du chaos. Si on se perd parfois dans les circonvolutions de l'intrigue, le film demeure cependant passionnant de bout en bout. Comme au bon vieux temps des Francesco Rosi et Elio Petri.

 




30/11/2012
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