Cinéphile m'était conté ...

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Chienne de vie (Tyrannosaur)

Quand les acteurs britanniques s'emparent d'une caméra et mettent en scène ce n'est, en général, pas pour raconter des histoires à l'eau de rose. A l'instar d'un Peter Mullan, acteur dans son film Tyrannosaur et, par ailleurs, réalisateur d'oeuvres éprouvantes (The Magdalene Sisters, Neds, ...), Paddy Considine signe un film très dur, qui ne craint pas de s'attaquer à des comportements barbares. Chienne de vie, tel pourrait-être le sous-titre de Tyrannosaur, dans lequel nos amis à quatre pattes, comme un symbole, succombent sous les coups, au début et à la fin du film. On y croise le dégoût et la haine. Du monde et de soi-même, pour les deux personnages principaux, deux éclopés de l'existence, victimes et/ou acteurs d'une violence intrinsèque au quartier désolé d'une ville du nord de l'Angleterre, qui en est le théâtre. Considine est à la lisière du misérabilisme, mais sa mise en scène rageuse et à distance mesurée de l'horreur, lui évite, de peu, de tomber dans le glauque intégral (il est aussi concevable de penser que le réalisateur est trop complaisant en ce domaine). L'histoire a évidemment une connotation chrétienne très forte avec descentes aux enfers puis remontées lentes vers la rédemption, s'il n'est pas trop tard. Si Peter Mullan est, comme toujours, impressionnant, il trouve ici à qui parler avec une Olivia Colman absolument fantastique. Leurs scènes communes ont une force qui dépasse l'entendement. Tyrannosaur est un film monstrueux, primitif et quasi animal dont on ressort lessivé. Oui, Chienne de vie, c'est le moins que l'on puisse dire.

 




25/04/2012
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