Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Insupportable chantage à l'émotion (Extrêmement fort et incroyablement près)

 

Un jeune garçon surdoué et ingénieux ; un père disparu ; une clé mystérieuse ; une quête inlassable. Hugo Cabret ? Non, le point de départ d'Extrêmement fort et incroyablement près, adaptation du roman éponyme de Jonathan Safran Foer. Mis en scène par Stephen Daldry qui réussit le prodige de faire des films de plus en plus mauvais. Celui-ci est très embarrassant tellement son côté "donneur de leçon de vie" est mis en avant avec la subtilité d'un tyrannosaure. Sur un fond dramatique, un an après le 11 septembre, nous sommes invités à suivre l'illusoire et dérisoire recherche d'une serrure (?), aux basques d'un préadolescent présenté comme un génie en herbe, détenteur d'une clé, ultime legs de son défunt papa. On passera sur la crédibilité du scénario, mais pas sur l'agacement progressif qui nous gagne à mesure que cet orphelin (la mère est vivante et si peu présente) sillonne les quartiers de New York où il rencontre des personnages terriblement attachants et malheureux, ça va bien ensemble. Insupportable est le chantage à l'émotion que l'on sent poindre -rarement une B.O a été aussi (in)signifiante- et qui se déverse dans un torrent de pleurs au fil d'un crescendo mélodramatique au-delà du concevable. Thomas Horn est cet acteur "singe savant" horripilant de bout en bout. Tom Hanks joue les utilités et Sandra Bullock arrive au bon moment pour montrer qu'une mère, cela fait chaud au coeur quand on se retrouve seul au monde. Seul Max von Sydow se tire de cette mélasse sans y laisser de plumes, sans doute parce que son rôle est muet et qu'il réconforte nos pauvres oreilles malmenées par ce film bavard comme une assemblée de pies. Autant dire que ceci est extrêmement faible et incroyablement manipulateur.

 



01/03/2012
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