Cinéphile m'était conté ...

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Jeux d'enfants et guérilla (Les couleurs de la montagne)

Manuel, 9 ans, passe son temps à dessiner les couleurs de la montagne : du vert, du bleu, un peu de jaune. Le paysage, celui des Andes colombiennes, est très beau. Sinon, Manuel joue au football avec ses copains et aide parfois son père à traire leur vache. Un jour, une truie saute sur une mine. Et les garçons laissent échapper leur ballon, désormais hors de portée, dans un no man's land dangereux. Les couleurs de la montagne est un film à hauteur d'enfant, une vision autre du conflit qui fait rage en Colombie entre guérilleros et paramilitaires. Par petites touches, Carlos César Arbelaez, qui signe sa première oeuvre de fiction, rapproche cette sale guerre des jeux d'enfants. Les fermiers, qui n'ont rien demandé d'autre que de continuer à vivre en paix, doivent choisir leur camp. La seule alternative : partir ou mourir. Arbelaez est un documentariste qui a engagé des comédiens amateurs, le film en souffre un peu, il n'a rien d'exceptionnel dans sa mise en scène, loin de là. Le fait d'avoir choisi la simplicité, de laisser la violence hors champ, jusqu'à un certain point, lui confère tout son intérêt. On ne trouvera pas là un chef d'oeuvre cinématographique, mais un film sincère, et qui n'a d'autre ambition que de raconter le quotidien d'un village condamné à mourir, au flanc d'une montagne qui se pare d'une nouvelle couleur : le rouge.



29/04/2011
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