Cinéphile m'était conté ...

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Intensité et densité (Argo)

Il faut dire plus qu'un mot d'Argo. Meilleur thriller politique depuis un bout de temps, maîtrisé de bout en bout par un Ben Affleck qui, après The Town, prend place parmi les réalisateurs américains qui comptent. Il serait dommage de ne retenir que la dernière demi-heure du film, où le suspense distillé atteint des sommets d'intensité. Tout ce qui précède, la virtuosité des montages parallèles, la lisibilité parfaite de l'intrigue, l'interprétation au cordeau d'une bonne quinzaine d'acteurs, au premier ou second plan, la densité que Affleck donne à son propre rôle, tout concourt à rendre passionnant Argo, et renvoie immanquablement aux grands films "engagés" des années 70, signés Lumet, Pakula ou Pollack. L'histoire, en elle-même, est totalement incroyable, sauf qu'elle est vraie, dans les grandes lignes. On reprochera sans doute à Affleck d'avoir accentué la dualité entre la démocratie pourvoyeuse de héros, l'Amérique, et la dictature islamique oppressive, l'Iran. Les bons et les méchants, le film ne fait pas dans la nuance, c'est vrai, mais d'un point de vue purement cinématographique, Argo est un régal d'efficacité et d'intelligence narrative. La démonstration est impressionnante.

 




10/11/2012
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