Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Ingrid la suédoise (2)

june-night.jpg

 

 

1353906573.jpg

Dollar, Gustaf Molander, 1938
Trois couples d'amis, plutôt aisés, se rendent aux sports d'hiver. Tout le monde flirte avec tout le monde jusqu'à l'arrivée d'une riche héritière américaine. Une comédie à la suédoise qui se moque bien de la morale américaine tout en se perdant dans une intrigue à la Feydeau entre pseudo tromperies et réconciliations langoureuses. C'est assez ennuyeux (il parait que le roman à l'origine du film est un hommage au cinéma de Renoir, bof !). La transformation d'Ingrid Bergman est stupéfiante, finie la provinciale mal dégrossie, la voici dans un rôle d'écervelée sophistiquée. Elle surjoue quelque peu mais il faut dire qu'elle n'est pas aidée par un scénario inconsistant.

 

En_kvinnas_ansikte.jpg
Visage de femme (En kvinnas ansikte), Gustaf Molander, 1938
Un gang assez minable s'est spécialisé dans le chantage vis-à-vis des couples adultères. Leur chef est une femme au visage défigurée. Très bon exemple de la variété du jeu d'Ingrid Bergman dans ce mélo un peu lourd où elle passe de la rage à l'apaisement pour finir dans la résignation. Molander est assez à l'aise dans ce registre, discret dans sa mise en scène, dirigeant son interprète principale avec un certain doigté. Ingrid gagne là ses galons d'actrice polymorphe. Le film fera l'objet d'un remake américain, 3 ans plus tard avec Cukor aux manettes et Joan Crawford dans le premier rôle : pas terrible !

 

small_84dc16256572ff437cc9d73f50783659-En_20enda_20natt_poster.jpg
Une seule nuit (En enda natt), Gustaf Molander, 1939
Un forain abandonné par son père à la naissance est retrouvé par ce dernier bien des années plus tard. Sa vie va changer du tout au tout. Sur le terrain social et à la question : les liens de sang sont-ils plus forts que le vécu, le film répond : non. Très hybride, Une seule nuit navigue entre le mélodrame et la comédie bon enfant. Le réalisateur a chosi son camp : la pauvreté et la simplicité valent mieux que richesse et préjugés. Le choix que le héros a à faire n'est pas si cornélien mais malgré son scénario trop évident, il n'est pas si mal écrit heureusement. Ingrid Bergman n'a pas le beau rôle, un peu coincée dans le stéréotype de la femme froide et déterminée. Elle n'apparait pas de toute manière au premier plan.

 

juninatten_40_d.jpg

Quand la chair est faible (Juninatten), Per Lindberg, 1940
Une jeune femme est blessée par révolver au moment où elle quittait son amant. Après le procès, elle quitte sa petite ville de province pour Stockholm, change de nom et de vie. Après son premier film américain, le remake d'Intermezzo, Ingrid Bergman tourne une dernière fois en Suède avant de rejoindre Hollywood. Intéressant par son scénario, Quand la chair est faible (il n'y a qu'en France qu'il porte ce titre, il est connu partout ailleurs sous celui de Nuit de juin) est gâché par un montage abrupt et une déficience psychologique certaine pour le personnage qu'incarne l'actrice. En revanche, le film étonne par sa modernité dans les différents portraits de femmes libres, loin de la moralité rigide qui sévissait en Amérique après l'adoption du code Hays. Ingrid Bergman terminera sa carrière en Suède, en 1977, avec le soyeux Sonate d'automne de son compatriote et homonyme Ingmar Bergman.

 

 

 

2181626904_03a2ac7539.jpg



11/10/2015
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 51 autres membres