Ici, c'est La Rochelle ! (4)
Cap à l'est, en Lettonie puis en Lituanie, avant la chute du mur de Berlin.
My Favorite War, Ilze Burkovska Jacobsen, sortie le 27 octobre
Les films de l'ex-bloc de l'Est qui évoquent les années de plomb communistes sont de plus en plus nombreux et assez souvent de qualité (Chers camarades de Kontchalovsky). My Favorite War d'Ilze Burkovska Jacobsen se situe pleinement dans cette veine mais avec des originalités sur la forme : un documentaire d'animation étayé par des images de famille ou d'archives et sur le fond : le récit autobiographique de la réalisatrice qui connut une jeunesse rouge "parfaite" jusqu'à son adolescence où elle prit conscience de son endoctrinement au moment même où la Glasnot annonçait le démantèlement de l'URSS. Plus que le système implacable mis en place par un régime autoritaire, c'est le caractère intime et sincère de la narration qui séduit et touche dans une humilité constante exempte de didactisme même si le film est aussi un avertissement face à une montée des extrêmes dans certains gouvernements européens. Côté animation, le graphisme n'a rien d'exceptionnel mais son aspect naïf et minimaliste se marie bien avec la narration à hauteur d'enfance/adolescence revisitée par le regard de l'adulte Ilze Burkovska Jacobsen. My Favorite War peut donc être montré à un jeune public et faire l'objet de débats sans pour autant rebuter les plus âgés quoique le fait que le film soit en langue anglaise puisse tempérer l'adhésion.
Walden, Bojena Horockova, sortie indéterminée
Walden, réalisé par la tchèque Bojena Horackeva, possède indéniablement du potentiel sur le plan romanesque. Cette chronique des temps amoureux pour deux jeunes lituaniens, en 1989, à la veille de la chute du mur de Berlin, cumule en effet visions romantique et sociale avant un basculement vers une époque nouvelle. Potentiel, oui, mais pas tout à fait concrétisé à l'écran dans un récit qui s'inscrit aussi une trentaine d'années plus tard avec son héroïne revenant dans les lieux où elle a connu ses premiers émois sentimentaux. Il semble évident que la réalisatrice essaie à la fois de retrouver la réalité d'une époque et de lui donner des couleurs nostalgiques, embellies par le passage du temps. Le ton est un peu incertain de même que les stricts faits pour lesquels un certain flou prédomine. Dommage, parce que le couple au centre de l'histoire possède un charme et une alchimie flagrants et qu'il n'est pas désagréable de cheminer un moment en leur compagnie. Bojena Horackeva a souhaité donné du rythme à sa narration en coupant assez vite les dialogues, au point que certaines scènes ne semblent pas donner tout leur suc et que l'on se retrouve frustré sans possibilité de ressentir une émotion à laquelle on aurait rogné les ailes. Et l'on ressort de Walden avec l'impression d'un film inabouti qui n'est pas allé jusqu'au bout de ses intentions.
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