9 jours à Fribourg (9)
Et voilà, c'est la fin. Avec encore du peu conventionnel : un film allemand intitulé Un chat dysfonctionnel et une comédie romantique venue des Philippines. Original jusqu'au bout, ce Festival de Fribourg mais globalement décevant sur l'ensemble de sa programmation.
Le chat dysfonctionnel (Die defekte Katze) de Susan Gordanshekan, Allemagne
Qui dit mariage arrangé au cinéma signifie souvent grande souffrance pour l'épouse qui, la plupart du temps, n'a rien demandé. Pour le couple d'iraniens de Die defekte Katze, le schéma n'est pas tout à fait le même, cette union étant librement consentie par l'homme, qui vit en Allemagne, et la femme, qui va le rejoindre. Leur expérience de l'exil n'est pas la même et c'est en partie ce qui va faire "dysfonctionner" ce couple. Il n'est pourtant pas si mal assorti et chacun d'entre eux est prêt à faire les efforts nécessaires. Mais est-ce suffisant quand on n'y trouve pas son équilibre (Il travaille mais pas elle) et qu'on est en train de perdre son identité ? La réalisatrice a nettement plus axée son scénario sur la femme qui apparait comme dotée d'un caractère fort et pas décidée à se laisser dicter une loi masculine. Avec sa fin ouverte, Die defekte Katze laisse planer l'incertitude sur le devenir de ses personnages. Quant au chat du titre, il y a un moment où il a tout bonnement disparu. Dysfonctionnel, sans doute, mais aussi avec l'envie de respirer un autre air, ailleurs.
Rendez-vous à Saint-Gall (Meet me in St. Gallen) de Irene Emma Villamor, Philippines
La comédie romantique est un genre qui s'exporte aisément et qui obéit toujours peu ou prou aux mêmes ressorts narratifs. Il y a des variantes locales, tout de même, comme ce Meet me in St. Gallen qui est non pas suisse mais bel et bien philippine. Il y a bien une rencontre impromptue entre deux jeunes gens bien mis de leurs personnes et tout un tas d'obstacles qui font qu'ils n'arrivent jamais à vivre pleinement le tendre sentiment qui les tenaille. Sauf qu'on a bien l'impression que ce sont les aléas du scénario qui compliquent à loisir cette histoire qui aurait pu être très simple. Mais elle est surtout bavarde, nos deux héros palabrant jusqu'à plus soif sans que la profondeur de leurs échanges ne soit vraiment avérée. Que le dénouement intervienne sous la neige suisse, à l'époque de Noël, est une coquetterie assez difficilement explicable et offre une fin qui ne satisfera ni les âmes romantiques ni ceux qui abhorrent le sirop à l'eau de rose.
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