Ici, c'est La Rochelle ! (1)
C'est parti pour une édition presque normale, jauge et masques obligatoires. Je commence avec Rossellini et Lupino.
La peur (La paura), Roberto Rossellini, 1951
Revoir La peur de Rossellini, adaptation de Stefan Zweig, sur grand écran, c'est bien entendu un plaisir de gourmet. Le cinéaste prouve s'il en était besoin qu'il a su s'éloigner du néo-réalisme dans ce film très romanesque et fidèle à l'auteur autrichien, sur la ligne de crête des sentiments. Malgré un dénouement un peu convenu, La peur est exempt de faute de goût dans sa narration et Ingrid Bergman n'a jamais été aussi bonne dans sa période rossellinienne. Elle porte le film entièrement sur ses épaules à travers les mensonges et la culpabilité de cette femme confrontée aux difficultés de son couple, ce qui fait bien sûr écho à la relation amoureuse de l'actrice avec son metteur en scène dans ce qui est leur dernière collaboration.
Jeu, set et match (Hard, fast and beautiful), Ida Lupino, 1951
Jeu, set et match est l'un des films les moins connus parmi ceux réalisés par Ida Lupino et ce n'est pas un hasard car il apparait comme assez convenu. Il faut cependant se remettre dans le contexte de l'époque alors que l'idée d'ascenseur social comme synonyme de bonheur était peu sujet à caution. Lupino y va fort dans le portrait d'une femme américaine ambitieuse et cupide qui se réalise à travers les succès de sa fille joueuse de tennis et épingle au passage la commercialisation des jeunes espoirs du sport. Tout est précis dans la mise en scène, hormis peut-être les parties de tennis pas très réussies, mais ce n'est pas censé être un film sur le sport proprement dit mais sur les pièges du rêve américain.
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