Cinéphile m'était conté ...

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Grappillage de vieux films (Janvier/1)

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Afonia, Gueorgui Danielia, 1975
Afonia, 42 ans, plombier de son état, file un mauvais coton. Il boit trop, sa femme l'a quitté, il néglige son travail. Danielia a été l'un des cinéastes les plus populaires de l'URSS dans les années 60 et 70. Afonia, sous les apparences d'une comédie nonchalante et parfois onirique, se révèle une radiographie sociale très aigüe qui oscille entre le burlesque et l'amertume. Les changements de ton sont parfois brusques mais le film a son propre rythme et si la satire n'est pas loin, elle est mêlée d'une grande tendresse pour l'ensemble de ses personnages. Afonia est aujourd'hui encore très aimé des russes pour avoir su saisir avec justesse la mélancolie et la grave insouciance d'un peuple qui se débrouille toujours, quelles que soient les circonstances.

 

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Montagne rouge (Red Mountain), William Dieterle, 1951
La guerre de Sécession touche à sa fin mais à l'ouest un général sudiste s'allie avec des indiens pour résister encore. Bon, la véracité historique est douteuse mais on s'en fiche car c'est le seul western tourné par William Dieterle et, bien que largement confiné à une grotte avec trois personnages, il est riche en péripéties, traîtrises et revirements en tous genres avec un doigt de romance comme il se doit. Alan Ladd est plus expressif que d'habitude et c'est l'occasion de voir la trop rare Lizabeth Scott, parfois comparée à Lauren Bacall. Et les paysages du Colorado sont magnifiés par le Technicolor.

 

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Bagarres, Henri Calef, 1948
La belle Carmelle et son frère vivent dans une masure à la campagne. Engagée comme servante par le plus riche propriétaire terrien de la région, elle n'est pas décidée à se plier à ses quatre volontés. Un drame rural qui rappelle vaguement Zola, avec un portrait de femme très fort sous les traits de la tragédienne Maria Casarès pour qui tous les hommes se consument de désir quand ils ne la haïssent. Le film serpente dans les sentiers balisés du mélodrame mais l'interprétation sauve en grande partie l'intérêt avec notamment un Mouloudji qui excelle toujours dans l'ambigüité. Calef a fait mieux par ailleurs mais Bagarres est d'une facture plus qu'honorable.

 

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Les feux de la vie (Här här du ditt liv), Jan Troell, 1966
Olof a 14 ans en 1914. L'âge pour commencer à travailler. Comme flotteur de bois, dans une scierie, dans un cinéma ambulant ... Le premier film de Jan Troell est un classique du cinéma suédois, parmi les plus célébrés. L'apprentissage de la vie d'un garçon, un peu naïf, qui va peu à peu acquérir une conscience politique. Solidement ancré dans le contexte du nord de la Suède, loin de la guerre, entre 1914 et 1918, le récit, bien que chronologique est assez peu linéaire, ne donnant quasi jamais d'explications quant à l'itinéraire erratique d'Olof. Malgré quelques longueurs inévitables pour un film de 2h45, la veine poético-réaliste du film ne se tarit jamais.

 

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Mélodie meurtrière (Mordets melodi), Bodil Ipsen, 1944
Trois assassinats de jeunes femmes prénommées Sonja sont commis. A chaque fois, les témoins entendent la meurtrière chanter une mélodie française. Actrice puis réalisatrice danoise, Bodil Ipsen s'est notamment illustrée par ses films noirs. Cette série B est agréable à regarder et plutôt bien agencée avec plusieurs twists futés. La romance n'est pas absente mais reste discrète, la cinéaste privilégiant largement l'atmosphère.












10/01/2016
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