Cinéphile m'était conté ...

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Grappillage de vieux films (Août/5)

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Ciel d'enfer (Siraa fil-wadi), Youssef Chahine, 1954
Ahmed, ingénieur agronome, réussit à améliorer la culture de la canne à sucre des paysans. Cela déplaît au Pacha et à son neveu Riad, hommes sans scrupules qui craignent la compétition. Au-delà de la critique sociale, qui pèche par manichéisme primaire, Ciel d'enfer est un mélodrame puissant et en même temps un thriller implacable qui trouve son aboutissement dans les ruines d'un temple égyptien. Chahine y fait débuter Omar Sharif aux côtés de la plus grande star de tous les temps en Egypte : Faten Hammama. Le film a pris quelques rides et sa naïveté est parfois gênante mais il est absolument à voir pour connaître les racines cinématographiques de Chahine.

 

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Térésa (Teresa), Fred Zinnemann, 1951
Après s'être conduit comme un lâche durant la guerre, Philip revient à la vie civile et n'arrive pas à trouver un travail. Le problème majeur du film est son personnage principal auquel on a du mal à trouver une excuse pour son comportement, affligé qu'il est d'un énorme complexe d'Oedipe. Et comme la caméra ne le quitte jamais, son attitude dépressive rejaillit sur l'ensemble du film. Heureusement, il y a la lumineuse Pier Angeli qui sauve en partie les meubles par un jeu sensible et assuré à la fois. Il s'agissait pour l'actrice italienne de son premier véritable rôle lequel hélas ne lui permit pas de s'imposer. On sait quelle fut son destin funeste, elle qui n'atteignit jamais l'âge de 40 ans.

 

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Le péché originel (Der Apfel ist ab), Helmut Käutner, 1948

Un producteur de jus de pomme est écartelé entre sa femme et sa secrétaire. Au bord du suicide, il se retrouve en psychiatrie et revisite l'histoire d'Adam et Eve, dans ses rêves. Le film est tiré d'une comédie musicale des années 30, jamais monté à cause de la censure nazie. Helmut Käutner est l'un des acteurs de cette fantaisie fantastique aux effets spéciaux bricolés et qui n'hésite pas à parler de l'Allemagne en ruines et du destin de l'Europe. Très kitsch dans sa vision du paradis, à la manière du Liliom de Fritz Lang, et au scénario un peu laborieux. Cependant, la mise en scène en est fort brillante.

 

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Les fusils (Os fuzis), Ruy Guerra, 1964
Un groupe de paysans affamés occupe la localité de Milagres, dans le Nordeste brésilien. Un détachement de soldats est envoyé afin de prévenir d'éventuels troubles. Film clé du cinéma novo, Les fusils est un film sur la pauvreté, la sécheresse, la famine, la superstition, l’amour et la mort. Le schéma est celui d'un western mais la narration éclatée se révèle souvent opaque et exigeante. Ruy Guerra refuse la linéarité d'un récit et assemble des scènes qui finissent par créer un paroxysme dramatique. Encore faut-il aller jusqu'au bout d'un film aride et très difficile d'accès. Les dernières scènes, heureusement, sont une récompense devant cette épreuve.

 

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Les fiancés de Rome (Le ragazze di Piazza di Spagna), Luciano Emmer, 1952
Marisa, Elena et Lucia sont employées d’une grande maison de couture située à proximité de la Place d’Espagne. Tous les jours, elles se confient leurs joies et leurs peines sur les marches de l'escalier de la Place d'Espagne. L'un des plus beaux films de Luciano Emmer dans une veine sentimentale, parfois proche du roman-photo, qui se voit aussi comme une coupe sociologique précieuse de la Rome des années 50. Film choral et léger et évocation des moments fugaces de la jeunesse. Les interprètes sont pour la plupart en devenir comme Lucia Bosé, Renato Salvatori (son tout premier film) et Marcello Mastroianni qui hélas n'apparait qu'à un quart d'heure de la fin.



28/08/2016
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