Récolte de vieux films (Novembre/1)
Un garibaldien au couvent (Un garibaldino al convento, Vittorio de Sica, 1942)
En pleine période mussolinienne, Vittorio de Sica se fait la main sur une histoire à la lisière de la bibliothèque rose. La rivalité puis l'amitié de deux jeunes filles sur fond de lutte pour l'unité italienne. C'est frais, ironique et cela tourne presque à la farce historique. De quoi divertir et émouvoir les foules sentimentales durant cette période difficile.
L'amore (Roberto Rossellini, 1948)
Un film en deux parties, hommage à l'art de la grande Magnani. Dans le premier segment, La voix humaine, adapté de Cocteau, l'actrice est seule au téléphone avec son amant qui l'abandonne. Un monologue, puisqu'on entend que ses paroles à elle, un tantinet longuet. Dans Le miracle, sur un scénario de Fellini, Anna Magnani est une bergère qui voit apparaître Saint Joseph. Nouveau monologue. Puis, lorsqu'elle se réveille, elle est enceinte et devient un objet de moquerie dans son petit village. Il fallait bien tout l'art de l'actrice pour donner un peu de lumière à ces deux histoires traitées avec une austérité sèche par Rossellini.
L'inquiétante dame en noir (The notorious Landlady, Richard Quine, 1962)
Une parodie des films policiers britanniques. Souvent poussive, il faut l'admettre. Pas le meilleur Quine qui soit, même si le final vaut son pesant de gingembre. Une américaine résidant à Londres (Kim Novak, adorable) est suspectée du meurtre de son mari. Elle prend comme locataire un attaché de l'Ambassade américaine fraîchement débarqué (Jack Lemmon, parfait), qui tombe amoureux d'icelle et ne peut croire en sa culpabilité. Son chef (Fred Astaire, sobre), non plus. Le mari, qui n'était pas mort, réapparait, et se fait trucider par son épouse. Enfin, peut-être. Un Blake Edwards aurait été sans doute plus inspiré pour mettre en scène cette histoire absurde.
Une femme à aimer (A Lady to love, Victor Sjöström, 1930)
Un film qui n'est pas considéré, à juste titre, comme l'un des meilleurs de Sjöström qui, d'ailleurs, repartira en Suède après son échec commercial. Bien qu'assez bavard, le film conserve un certain nombre de caractéristiques du muet. L'outrance du jeu d'Edward G. Robinson, affublé d'un horrible accent italien, par exemple. Vilma Banky, hongroise d'origine, star de l'époque, tourne ici son deuxième et dernier film parlant à Hollywood. Son accent à couper au couteau, contrairement à Garbo, ne lui permit pas de poursuivre sa carrière.
L'étranger frappe à la porte (En fremmed banker pa, Johan Jacobsen, 1959)
Nuit de pluie. Une maison isolée. Une femme seule. Un étranger arrive. Ils ne savent pas encore qu'ils ont des souvenirs de guerre communs. Amour, défiance, vengeance, dans ce classique du cinéma danois. Un très beau huis-clos, rendu mystérieux par une mise en scène inspirée, attentive, élégiaque et violente.
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