Glanage de vieux films (Septembre/1)
Valse royale (Jean Grémillon, 1935)
Après un passage par l'Espagne, Grémillon tourne un film français ..., en Allemagne (il existe une germaine version, comme c'était fréquent à l'époque dans les co-productions). L'intrigue est celle d'une opérette, on y fredonne d'ailleurs pas mal, à la cour de Bavière. Un imbroglio sentimental tout à fait charmant que répare une certaine Elisabeth (si, si, la future Sissi). Certes, c'est fort désuet et bien loin de la production "sérieuse" du cinéaste dans les années à venir. Mais la chose est virevoltante, à l'image de ce que Lubitsch faisait au début des années 30, et parfois légèrement impertinent. Henri Garat, grand séducteur du moment, quasi l'égal d'un Gabin, cabotine avec grâce devant une Renée Saint-Cyr au charme coquin. Une amusante commande pour cet immense réalisateur qui s'acquitte de sa tâche avec doigté.
Les aventuriers du désert (The walking Hills, John Sturges, 1949)
Un groupe de chasseurs de trésor recherche un wagon d'or enseveli dans des dunes depuis une centaine d'années dans la Vallée de la Mort. Moitié western, moitié film noir, une oeuvre en huis-clos à ciel ouvert, dans le désert. Tout ce petit monde s'affronte pour ne récolter que du sable. Randolph Scott et ses petits camarades assurent l'essentiel sans forcer. Pas de quoi grimper aux rideaux surtout comparé au Trésor de la Sierra Madre tourné par Huston, l'année précédente, au profil similaire.
Village Tale (John Cromwell, 1935)
Un homme et une femme, mariée, elle, sont l'objet de rumeurs désobligeantes dans un petit village. Quelques péripéties plus tard, ils s'avoueront leur amour. Youpi. Cromwell tourne tout ça à la rigolade et semble considérer les habitants comme des ploucs, sans que ce ne soit une comédie à proprement parler. Ou alors ratée. On peu dire ça.
La déesse (The Goddess, John Cromwell, 1958)
Difficile de faire plus sinistre et pessimiste. Moins le portrait d'une star hollywoodienne, quoi que l'on pense sans cesse à Marilyn, que le portrait psychologique d'une femme marquée par la certitude d'être vouée à être malheureuse depuis l'enfance. Suicide, neurasthénie, nymphomanie, abandon d'enfant, folie ..., n'en jetez plus la cour est pleine. Le genre de film qui donne envie de se tirer une balle sans plus attendre. Déprimant.
Le rideau cramoisi (Alexandre Astruc, 1952)
Les débuts du très littéraire Alexandre Astruc dans une adaptation d'une nouvelle de Barbey d'Aurevilly. Prix Louis Delluc 1952. Un moyen-métrage sans paroles dont l'histoire est racontée en voix off. Désir, plaisir, mort. L'univers sensuel et morbide de l'auteur des Diaboliques est fidèlement retranscrit avec une fulgurance romantique que permet la brièveté du récit. Anouk Aimée y est sublime, suprême pléonasme.
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