Parade de vieux films (Juillet/1)
Sous le soleil de Rome (Sotto il sole di Roma, Renato Castellani, 1948)
Rome, de 43 à 46. Un jeune garçon et sa petite bande. Pas des voyous mais quand on vit d'expédients, il suffit que les parents disparaissent pour plonger. Ou pas. Faute de mieux, on appellera ça du cinéma néo-réaliste. Plus proche de de Sica que de Rossellini ou Visconti pour son côté sentimental. Une fille, dans l'ombre, joue le rôle de l'ange tutélaire. On est passé près du mélodrame pur. A noter la présence d'Alberto Sordi dans un rôle minuscule.
Futures vedettes (Marc Allégret, 1955)
Un an avant la déflagration de Et Dieu créa la femme, BB est ici raide dingue amoureuse de Jean Marais. Elle n'est pas la seule. Toutes les élèves du conservatoire de Vienne courent après ce ténor à la voix d'or et au donjuanisme effréné. Cette adaptation laborieuse de Vicki Baum (Baum, mon coeur fait Baum) est non seulement fade, elle devient grotesque quand les deux interprètes principaux poussent le contre ut. Doublés, évidemment, et pas avec la plus grande des subtilités. Pour passer le temps, dans cette belle niaiserie, on apprécie la justesse d'Yves Robert et les apparitions furtives de Guy Bedos et Mylène Demongeot.
Clérambard (Yves Robert, 1969)
Un châtelain ruiné se conduit comme un esclavagiste avec sa petite famille avant d'être touché par la grâce de ... Saint François d'Assise. On retrouve dans le film d'Yves Robert l'acidité et l'acuité de Marcel Aymé. Ce n'est pas un film gentillet, loin de là, et son humour décapant n'épargne personne et surtout pas les bien-pensant. Une fantaisie, certes, mais qui a part de méchanceté dignement incarné par un Noiret au sommet de sa forme tellurique. De bons seconds rôles complètent l'affiche : Carrel (Dany) et Carel (Roger), en tête.
Star Trek, le film (Star Trek : The Motion Picture, Robert Wise, 1979)
Plus d'un voudrait faire figurer ce film dans le territoire du Nanarland. Il ne mérite pas cet "honneur". Quand on pense que Robert Wise a réalisé l'un des plus beaux films de SF de l'histoire : Le jour où la terre s'arrêta, cela fait mal au coeur, en sa fin de carrière, de le voir aux commandes d'un vaisseau spatial aussi spécial. Parce que, quoi qu'on en dise, le scénario patine dans la choucroute cosmique pendant plus d'une heure avant de devenir un tantinet compréhensible. Cela débouche sur un dénouement mystique qui défrise un peu, mais bon. On passe sur l'interprétation calamiteuse, les dialogues abscons comme ses pieds et les décors, d'un kitchissime fascinant. Oui, mais il y a les effets spéciaux de Douglas Trumbull et ça en jette. Ce Star Truc est en orbite autour de Nanarland, il n'a pas l'autorisation d'y entrer.
Le signe de Vénus (Il segno di venere, Dino Risi, 1955)
Deux cousines cherchent l'amour. L'une n'est pas très belle (Franca Valeri), l'autre l'est trop (Sophia Loren). Un Risi de jeunesse, encore mal assuré sur ses jambes, qui signe une comédie qui tourne à l'amertume pour ne pas dire à l'aigre. Beau casting : de Sica s'en sort mieux que Vallone, bien fade cette fois, et les deux se font voler la vedette par un Sordi qui cabotine comme un fou. Comme c'est un génie, non seulement on lui pardonne mais on en redemande.
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