Cavalcade de vieux films (Février/1)
Le rendez-vous des quais (Paul Carpita, 1953)
Le type même du film maudit. Interdit de sortie pour cause d'engagement sans concessions contre la guerre en Indochine, on crut toutes ses copies détruites avant sa redécouverte en 1990. Le temps avait passé, le sujet n'était plus d'une actualité brulante. Aujourd'hui, le film frappe par sa filiation évidente avec le cinéma de Renoir, anticipant celui de Guédiguian. Certes, il a été réalisé et interprété par des amateurs mais sa fraîcheur, sa naïveté et sa spontanéité dignes du néo-réalisme en font un film témoignage d'une époque qui ne manque pas d'intérêt.
L'auberge fantôme (The Halfway House, Basil Dearden, 1944)
Rien à voir avec L'auberge rouge. Une auberge galloise isolée où plusieurs personnages sont confrontés à leur destin guidés par leurs hôtes qui sont des fantômes disparus un an précisément plus tôt après que leur établissement a été bombardé. Un film fantastique dans la tradition des studios Ealing. Avec un couplet moral et patriotique sur la fin. Cela reste néanmoins un excellent film.
Le moineau de la Tamise (Mudlark, Jean Negulesco, 1950)
C'est l'époque où la reine Victoria, après la perte de son cher époux, reste cloîtrée dans son château, indifférente à la misère de son peuple. Un jeune orphelin va s'introduire auprès d'elle et lui montrer ce qu'elle représente pour l'Angleterre. Un vrai conte à la Dickens, très pertinent du point de vue social et politique avec le personnage de Disraeli incarné de façon remarquable par l'excellent Alec Guinness.
Le choc des mondes (When Worlds collide, Rudolph Maté, 1951)
La fin du monde est proche. Seuls quelques privilégiés vont tenter l'aventure en rejoignant une planète à proximité. Un film de science-fiction tourné avec des moyens limités qui n'en est pas moins une petite réussite du genre pour peu qu'on en accepte les naïvetés La mise en place de cette arche de Noé est au centre du film qui évacue toute tentation de céder au spectaculaire. Son aspect humaniste renvoie modestement au film de Wise, Le jour ou la terre s'arrêta, qui est d'une toute ambition.
Le cabinet du docteur Caligari (Das Kabinett des Doktor Caligari, Robert Wiene, 1919)
Un serial killer sous la république de Weimar. Wiene réalise le film étalon du cinéma expressionniste : maquillage outrancier, décors en toiles peintes, perspectives déformées ... Le film baigne dans un climat morbide, fantastique et halluciné. De là à faire de cette histoire de fous une préfiguration du nazisme ... Quoi qu'il en soit, près d'un siècle plus tard, le film impressionne toujours par sa force titanesque et sa stylisation extrême.
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