Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Glanage de vieux films (Juillet/1)


Le propriétaire (The Landlord, Hal Ashby, 1970)
Premier film de Hal Ashby. Un blanc BCBG devient propriétaire dans le ghetto noir de Brooklyn. Son intention est de virer tous ses locataires. Du moins, au début, parce qu'ensuite ...
Le contraste noirs/blancs n'a plus la même portée provocatrice qu'à l'époque. Le film a cependant gardé toute sa fraîcheur, sa verdeur, sa spontanéité et son humour dévastateur. Le réalisateur de Harold et Maude et de Bienvenue Mr Chance montre d'emblée qu'il est très doué pour l'ironie cinglante. Interprétation formidable de Beau Bridges dont la carrière se fera dans l'ombre de son frère, Jeff.

 


Dans la tempête (U uloji, Vatroslav Mimica, 1952)
Premier film du cinéaste d'origine croate. Une veuve de guerre tombe amoureuse du frère du défunt. Dans leur petit village de pêcheurs, cela fait jaser. Et si le mort ne l'était pas ? Cela sent le drame, la tragédie yougoslave. Une musique tonitruante accompagne ce sombre mélo, correctement réalisé, par ailleurs, mais constamment dans l'excès.

 


Le retour du fils prodigue (Navrat ztraceneho syna, Evald Schorm, 1967)
Signé d'un des réalisateurs les plus engagés en politique de l'époque, le film dresse le portrait d'un homme incapable de s'insérer dans la société tchécoslovaque. Une crise existentielle à l'image de l'état du pays. Une oeuvre consacrée au couple, également, particulièrement noire et pessimiste. Situé en quasi intégralité dans un hôpital psychiatrique, un film déconseillé aux personnes dépressives.

 


Mahler (Ken Russell, 1974)
Inimaginable de penser que Ken Russell puisse réaliser une biographie classique. Visions et métaphores se succèdent dans cette évocation de la vie du compositeur et chef d'orchestre. Pour cette fois, le cinéaste britannique ne laisse pas son film être envahi par des délires grotesques, même s'il s'en approche dangereusement. Tous les grands épisodes de la vie de Mahler défilent en flashbacks, pendant un dernier voyage en train : son enfance juive, sa conversion au catholicisme, son couple dysfonctionnel avec l'aguicheuse Alma, sa soif d'honneurs, le suicide de son frère, la mort d'un enfant. Une oeuvre hallucinante (Cosima Wagner en succube nazi), portée par une musique sublime. Le film le plus inspiré de Ken Russell ?

 


La terre (Al-ard, Youssef Chahine, 1969)
C'est le Youssef Chahine militant qui s'exprime. Pour éviter la censure, le film est situé dans les années 30. Il est politique, social, révolté, mais Chahine n'oublie pas de créer une intrigue riche de rebondissements, de scènes épiques et d'histoires intimes. Une véritable fresque dédiée à la paysannerie égyptienne, aux plus pauvres qui voient se pavaner les nantis. Le pouvoir d'évocation du film de Chahine rappelle immanquablement le cinéma soviétique dont il partage également les excès propagandistes. Mais le souffle est là, proche de la personnalité du cinéaste, éternel rebelle durant toute son existence



20/07/2012
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