Gerbe de vieux films (Mars/1)
Piège de Cendrillon, André Cayatte, 1965
Longtemps considéré comme un piètre cinéaste, André Cayatte a vu sa cote augmenter ces dernières années et c'est amplement mérité, pour certaines de ses réalisations, mais pas toutes. Piège pour Cendrillon, une adaptation de Japrisot, se sert de deux figures de style usées du film noir : l'amnésie et la ressemblance physique entre deux personnages opposés par le caractère. Le suspense tient à peu près jusqu'à un premier twist mais, à la lourdeur de l'intrigue, s'ajoute celle de la mise en scène, qui fait regretter qu'un Clouzot, par exemple, ne soit pas aux commandes. Faute de rythme, le film s'enlise dans des dialogues sans éclat et des péripéties qui maintiennent difficilement l'intérêt. Au côté de Madeleine Robinson, impeccable, Dany Carrel endosse un triple rôle dont elle s'acquitte honorablement, tandis que Cayatte n'hésite pas à dévoiler ses appas. Même s'il a le gaz à tous les étages, le film reste en deçà de ce qu'il promettait.
La femme et le pantin, Julien Duvivier, 1959
A la fin des années 50, Julien Duvivier tourne deux films par an en moyenne et son talent s'égare parfois dans des sujets qu'il ne chérit pas particulièrement. C'est le cas de La femme et le pantin, nouvelle adaptation de Pierre Louÿs, qui devient une espagnolade assez insipide sous sa caméra. Il y a une certaine ironie à voir Brigitte Bardot assister à un spectacle dans des arènes mais, outre sa sensualité débridée, son jeu d'actrice semble bien limité. Plus que son thème central, gauchement traité, on s'intéresse plutôt aux personnages annexes, comme ces "émigrés" qui ont quitté la France à la Libération, pour des raisons qu'il n'est pas besoin d'expliquer. Un bon point pour l'interprétation du truculent Dario Moreno et celle du sémillant Michel Roux.
Le joueur de flûte (The Pied Piper), Jacques Demy, 1972
Le joueur de flûte n'est pas le premier titre qui vient à l'esprit dans la filmographie de Jacques Demy, et pour cause, puisqu'il est assez peu représentatif du style du cinéaste et qu'il est loin d'être sa plus grande réussite. Le joueur de flûte, dératiseur efficace, ne semble qu'un prétexte, dans cette adaptation du conte des Grimm, à une peinture de la société médiévale, dans une petite ville allemande frappée par la peste. Toute une époque qui revit à travers ses comédiens ambulants et la noblesse et le clergé de mèche pour opprimer le peuple, dans une atmosphère raciste et obscurantiste. Donovan, par conséquent, est réduit à la portion congrue, ce qui n'est pas plus mal, eu égard à ses qualités contestables d'acteur.
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