Gerbe de vieux films (Août/4)
L'école Shiinomi (Shiinomi gakuen), Hiroshi Shimizu, 1955
Le film déborde de bons sentiments et de générosité, ce qui ne surprend pas, venant d'un cinéaste de l'enfance comme Hiroshi Shimizu, dont le meilleur de la production date surtout des années 30. L'école Shiinomi traite de l'éducation d'enfants atteints par la poliomyélyte, avec parfois une extrême pudeur, mais malheureusement aussi assez souvent un penchant pour les scènes mélodramatiques, notamment dans ses dernières minutes. Les voix off et une musique peu appropriée renforcent hélas le sentiment de se trouver devant un film qui force un peu exagérément ses effets pour susciter l'émotion.
Advance Patrol (Nichiro senso shori no hishi), Kazuo Mori, 1957
Les films japonais consacrés à la guerre contre la Russie (1904/1905) ne sont pas légion, à moins qu'ils n'aient jamais été exportés. Advance Patrol, qui se déroule avant la dernière bataille victorieuse pour le Japon, permet de retrouver Akira Kurosawa coscénariste, au service d'un réalisateur, Kazuo Mori, qui n'a, bien entendu, pas son talent mais quand même un certain savoir-faire. Objectivement, le film est loin d'être mauvais, cette histoire relativement simple d'une escouade japonaise venant espionner les préparatifs russes bénéficiant d'une photographie superbe, en noir et blanc, dans des paysages enneigés. Le discours reste modérément patriotique et le long-métrage évoque parfois avec bonheur certains passages de films de cavalerie de John Ford.
Un amour pur de Carmen (Karumen junjô su), Keisuke Kinoshita, 1952
Kinoshita reprend le personnage de Carmen, un an après son long-métrage en couleurs, toujours avec Hideko Takamine, mais cette fois en noir et blanc et dans une histoire urbaine qui mélange avec peu de bonheur comédie sentimentale et discours social, dans un Japon qui prépare ses premières élections après la guerre. Pas vraiment drôle, Un amour pur de Carmen se caractérise par une mise en scène qui abuse des plans en biais, sans raison valable. Le tempérament de Hideko Takamine donne de l'énergie à l'ensemble mais le résultat final reste guère convaincant et inabouti, d'autant qu'une suite des aventures de Carmen est annoncée mais ne verra jamais le jour, ce dont on ne se plaindra pas car Kinoshita avait d'autres projets plus consistants à nous offrir.
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