Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Défilé de vieux films (Août/2)

Les premiers outrages, Jean Gourguet, 1955

Une adolescente raconte, dans son journal intime, quel fut son premier amour, un été dans l'Avalonnais. Jean Gourguet n'a pas laissé beaucoup de traces dans le cinéma français et Les premiers outrages n'est ni meilleur ni pire que le reste de sa production. Vaguement inspiré du Blé en herbe de Colette, le film est relativement fade malgré une dernière partie plus enlevée et dramatique. L'interprétation est correcte, sans plus, avec un Rellys bridé, un Louis Seigner effacé et un Roger Dumas bien vert. Quant à l'héroïne, Françoise Vatel, qui tourna plus tard avec Chabrol, Molinaro et Grangier, il s'agit de son tout premier rôle et elle est assez insupportable.

 

Boulevard du rhum, Robert Enrico, 1971

Conçu comme une fantaisie caribéenne et destiné à confronter deux grandes vedettes : Ventura et Bardot, a priori peu compatibles, Boulevard du rhum est un ratage flamboyant, victime d'un scénario inexistant et de moyens disproportionnés. Il y avait sans doute mieux à faire dans le registre du film d'aventures se déroulant pendant la Prohibition mais le peu de souci de réalisme, acceptable à condition d'y mettre un minimum de talent dans l'absurde et la loufoque, n'excuse pas les lacunes d'une histoire qui part à vau-l'eau. Le couple Ventura/Bardot ne démontre aucune alchimie, cette alliance de la Belle et de la Bête étant faussée par le jeu embarrassé du premier et sucré de la deuxième. Hormis le film muet dans le film, les décors exotiques, la musique et la présence épisodique de Guy Marchand, il est difficile de s'enivrer de quoi que ce soit dans cette impasse du rhum.

 

Naïs, Raymond Leboursier, 1945

Bien qu'officiellement réalisé par Raymond Leboursier, Naïs est bien une oeuvre de Marcel Pagnol, depuis le choix des acteurs jusqu'au tournage effectué en sa très interventioniste présence. Le film, adapté d'une nouvelle de Zola largement modifiée, notamment dans son dénouement, est sans conteste inférieur à La fille du puisatier, pas à cause de son ton dramatique mais d'une fluidité moins grande dans la continuité des scènes, en particulier dans sa deuxième moitié. Mais Fernandel y trouve l'un de ses rôles les plus poignants, celui d'un bossu amoureux et symbole d'un monde rural peu ou prou méprisé par les gens de la ville. Au côté d'un Henri Poupon magistral en père possessif et bourru, Raymond Pellegrin est en revanche un peu tendre et Jacqueline Bouvier, future madame Pagnol, peu convaincante en jeune fille naïve.

 



05/08/2021
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 51 autres membres