Cinéphile m'était conté ...

Le printemps a manqué son pas (Fumihazushita hara), Seijun Suzuki, 1958

Nombreux sont les films des années 50, américains, français, japonais, qui ont pris pour thème la délinquance juvénile. Le printemps a manqué son pas (The Boy who came back, pour son titre américain) est dans le genre plutôt édifiant, avec une jeune femme ange gardienne qui veille sur un mauvais garçon dont le retour dans le droit chemin semble bien problématique. Un scénario sans trop de surprises à l'horizon mais qui débouche sur un film de jeunesse intéressant de Seijun Suzuki, particulièrement à l'aise dans les scènes violentes et un peu moins dans les instants doux, quand même un peu mièvres.

Journal d'un policier (Keisatsu nikki), Seiji Hisamatsu, 1955

Pour être exact, le titre du film devrait être Journal d'un poste de police, puisque cette chronique d'une petite ville rurale, dans le Japon du milieu des années 50, se caractérise par un récit choral où aucun personnage ne tient le rôle principal. Un film plein d'humanité, avec ses moments comiques mais surtout ses scènes mélodramatiques, qui entendent montrer la grande pauvreté des habitants et leur recours à de menus délits pour survivre. Les policiers, plutôt que la répression, exercent une sorte d'assistance aux personnes en difficulté et corrigent les erreurs, avec une grande bienveillance.

Le passage du Grand Bouddha (Daibosatsu tôge), Tomu Uchida, 1957

Premier volet d'une trilogie qui est une adaptation des 40 volumes d'un célèbre roman picaresque japonais. Son originalité tient dans la personnalité de son anti-héros, un samouraï nihiliste, véritable machine à tuer, sans morale, admirable bretteur par ailleurs. Le film est parfois difficile à suivre dans sa suite d'épisodes sans transition mais reste fascinant, de par son atmosphère et son esthétique, avec la maîtrise de la mise en scène de Tomu Uchida.