Gerbe de vieux films (Avril/8)
Tales of Ginza (Ginza 24 chou), Yûzô Kawashima, 1955
Le film de Kawashima est doté de multiples facettes, certaines brillantes, d'autres moins, dans un portrait vivant de Ginza, au milieu des années 50, le quartier chic de Tokyo. C'est son aspect documentaire, avec voix off à la clé, qui séduit le plus, et qui essaie d'y ajouter une intrigue assez nébuleuse, qui comporte aussi bien une histoire sentimentale, plutôt délicate, qu'un commentaire social assez lourd (les ravages de la drogue) ou même des éléments de film de gangsters, moins attrayants. Le style de Kawashima s'épanouit en définitive le mieux dans la légèreté et l'humour dont, heureusement, Tales of Ginza n'est pas dénué.
Desperate Outpost (Dokuritsu Gurentai), Kihachi Okamoto
Malgré son contexte guerrier (la guerre sino-japonaise), Desperate Outpost s'avance comme une sorte de western, avec quelques scènes typiques du genre, doublé d'un thriller avec la recherche des responsables d'un crime. S'y ajoute une vision sardonique de la guerre et d'importants morceaux de comédie à l'intérieur. Le cocktail est souvent énergisant mais parfois un peu vain aussi, même si la virtuosité de Okamoto reste indéniable dans des scènes à la Fuller ou à la Peckinpah. Le héros, au style suffisant, et une décontraction à la Belmondo, avec un éternel sourire vissé aux lèvres, et une propension à faire se pâmer les jouvencelles, est plus qu'agaçant mais cela fait l'inscrit parfaitement dans le cahier des charges d'un film qui, sous ses aspects rebelles, vise avant tout à distraire. Les tribulations d'un Japonais en Mandchourie, en quelques sorte.
Madame White Snake (Byaku fujin no yoren), Shirô Toyoda, 1956
Inspirée d'un conte chinois, cette coproduction entre Hong Kong et le Japon tranche avec le registre habituel de Shirô Toyoda (L'oie sauvage, Le pays de la neige ...). Davantage qu'un film de fantômes, Madame White Snake appartient au registre du "merveilleux", comme une version un peu kitsch du Ma femme est une sorcière. La beauté des extérieurs en couleurs ne rattrape pas des effets spéciaux trop naïfs, hormis une belle scène de tempête. Le personnage principal masculin est fade dans cette fable dépourvue de magie et qui tourne un peu à la romance sirupeuse.
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