Gadgets et artifices (L'écume des jours)
Des gadgets bricolés et des trouvailles visuelles pour transposer la prose de Boris Vian à l'écran. Si la fantaisie des premières scènes de L'écume des jours parvient à faire illusion, la répétition mécanique des effets finit par détruire toute forme de poésie. Et pour la dernière partie, un drame, Gondry n'a pas les armes pour la rendre un tant soit peu touchante. On se croirait parfois dans un film de Jean-Pierre Jeunet, ce qui n'est pas nécessairement un compliment. Le casting pose aussi problème : Duris, pour une fois, ne semble pas à l'aise dans ses chaussures et la flopée de stars présente rend suspecte une entreprise qui vise la rentabilité commerciale davantage que la créativité d'une démarche artistique. Le film essaie d'emporter par son enthousiasme forcené, en oubliant complétement que l'émotion nait le plus souvent de la sobriété. Gondry n'a que des artifices à offrir. Ils semblent plus au service de son propre égo que de l'oeuvre de Vian.
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