Cinéphile m'était conté ...

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Faisceau de vieux films (Avril/2)

Condenados, Manuel Mur Oti, 1953

Troisième long métrage de Manuel Mur Oti, Condenados a été tourné après son meilleur film, Cielo negro. Ce drame rural d'une puissance visuelle certaine s'engage sur le chemin du mélodrame rural avec force mais la musique omniprésente de Beethoven, le surjeu occasionnel de Aurora Batista et un dénouement tragique trop attendu plombent quelque peu l'intérêt, bien que l'ensemble soit plus que décent dans sa noirceur, se critique sociale sous-jacente et son érotisme latent. Entre expressionnisme et néo-réalisme, son style seul suffit à en faire un classique du cinéma espagnol sous Franco, dont on sent bien les efforts pour ne pas irriter la censure de l'époque.

 

Les cruelles (Las crueles), Vicente Aranda, 1969

Wikipédia présente Les cruelles, parfois appelé Le cadavre exquis, ce qui lui convient mieux, comme un giallo. Voire. On est plus proche d'un Chabrol pervers et riche en sous-entendus. Le désir et la vengeance sont deux des moteurs du cinéma de Vicente Aranda et c'est ici le cas avec les mésaventures d'un coureur de jupons qui reçoit des colis macabres par la poste. C'est presque un film #Metoo avant la lettre qui flirte avec le fantastique, tout en évoquant sans fausse pudeur le lesbianisme. D'excellentes et belles actrices participent à un casting international : Capucine, Judy Matheson, Teresa Gimpera, et compensent l'interprétation assez fade du héros malmené, Carlos Estrada.

 

L'amour sorcier (El amor brujo), Francisco Rovira, 1967

De près de 20 ans antérieur à la version de Carlos Saura, le film de Francisco Rovira ne fait guère preuve d'inventivité mais se laisse voir, faute de mieux, pour ses parties dansées bien que son flamenco soit dépourvu de flamme. Dans le rôle de la belle de Cadix, hantée par le fantôme maléfique et grossièrement insistant de son ancien amant, la dénommée La Polaca, à la carrière plus fournie en tant que chanteuse et danseuse qu'actrice, séduit par sa beauté canaille. C'est beaucoup grâce à elle si le film reste à peu près regardable, et évite de sombrer dans une léthargie profonde.

 

 



15/04/2025
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