Cinéphile m'était conté ...

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Faisceau de vieux films (Août/4)

La femme que j'ai abandonnée (Watashi ga sutata onna), Kirio Urayama, 1969

Dans La femme que j'ai abandonnée, Kirio Urayama souhaitait réaliser : "un drame unique dépeignant un fragment d'amour dans lequel une personne moderne se débat au milieu d'un monde en ruine." Ambitieux projet, annihilé en partie par un récit filandreux, à deux amours, où les innombrables flashbacks sont filmés en sépia, sans compter quelques séquences en couleurs, tendance onirique. Toutefois, accordons au long métrage une veine romanesque assumée, des personnages approfondis, ceux des femmes, en particulier, le héros de l'histoire semblant quelque peu fade et, enfin, une peinture sociale qui frappe par sa cruauté.

 

La revanche de la reine perle (Onna shinju-ô no fukushû), Toshio Shimura, 1956

Une série B amusante, qui tire une partie de sa substance de Fièvre sur Anatahan de von Sternberg. C'est

aussi une version très lointaine du Comte de Monte-Cristo, au féminin, avec son héroïne voluptueuse, dans

un film d'aventures qualifié de semi-érotique, qui émoustilla les spectateurs japonais à sa sortie. Hormis

une palanquée de raccourcis narratifs et des invraisemblances à tous les étages, cette histoire de faux

coupable et de vrais méchants se voit sans solliciter outre-mesure ses neurones. Quant à l'actrice

principale, amie du réalisateur à l'époque, elle n'accepta plus aucun rôle déshabillé et quitta ainsi les écrans

, sans regret.

 

Sisters (Kyôdai), Miyoji Ieki, 1955

Adapté d'un livre semi-autobiographique, Kyôdai se révèle une œuvre simple, une chronique qui accorde une place égale à la comédie et au drame. La relation très forte, entre deux sœurs aux caractères pourtant bien différents, la grande plus effacée et la plus petite plus extravertie, sert de fil conducteur, jusqu'au mariage arrangé de la plus âgée, une décision nécessaire pour une famille au seuil de la pauvreté. Miyoji Ieki, cinéaste sensible et engagé, restitue le climat ouvrier de l'après-guerre, au Japon, autour d'une centrale hydroélectrique où les licenciements se font de plus en plus fréquents. Par petites touches, sans virtuosité de la mise en scène, mais avec une interprétation irréprochable, le film crée une atmosphère de plus en plus mélancolique, ancrée sur l'impossibilité de s'extraire d'un certain déterminisme social.

 



23/08/2025
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