Exubérant, excentrique, exceptionnel (Ma vie avec Liberace)
"Liberace n'est pas Rubinstein. Oui, mais Rubinstein n'est pas Liberace." Les américains n'ont pas voulu du dernier Soderbergh (vraiment dernier ?) dans leurs salles et celui-ci n'a eu droit qu'à une diffusion sur HBO. Trop gay, trop sulfureux ! On croit rêver. Chez nous, Ma vie avec Liberace sort sur les grands écrans et c'est tant mieux, parce qu'il le vaut bien. C'est une histoire d'amour un peu folle (pas de jeux de mots svp) entre un artiste exubérant, excentrique, exhibitionniste et exceptionnel ... et un jeune homme subjugué par le charme de ce personnage au narcissisme aussi grand qu'un palace de Vegas. Soderbergh est à son affaire, la mise en scène est brillante, les dialogues sont étincelants, toujours à la limite du syndrome "Cage aux folles", avec l'humour et la tendresse qu'il faut pour se délecter du kitsch des décors et des costumes. N'empêche qu'il s'agit d'une liaison sous le manteau (de vison ?) dans l'hypocrisie générale de la société américaine de la fin des années 70. Il y a autant matière à s'amuser qu'à réfléchir dans cet opus maîtrisé de bout en bout. Matt Damon ? Il est formidable ! Michael Douglas ? Il n'y a pas de mots pour saluer sa performance hallucinante où le cabotinage devient pur génie. Impossible de croire qu'il s'agit de l'ultime film de Soderbergh, le cinéma américain a trop besoin de lui, même s'il lui arrive d'être fort inégal.
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