Etranger dans son propre pays (Charlie's Country)
Contrairement à la plupart de ses compatriotes cinéastes australiens, Rolf de Heer, découvert avec l'époustouflant Bad Boy Bubby (1993), n'a jamais cessé de filmer son pays, et plus particulièrement ses marginaux. Avec son ami David Gulpilil, il a coécrit Charlie's Country, dans lequel le premier joue le rôle principal. S'il y a un peu de malice et d'humour dans le film, le constat est avant tout celui de l'acculturation patente des aborigènes, de plus en plus considérés comme des citoyens de seconde zone, tout juste tolérés dans le pays qui a été le leur avant que les blancs n'y débarquent. Peu scénarisé, Charlie's Country est aux dires même du réalisateur largement inspiré de l'existence de Gulpilil, qui a longtemps lutté contre le démon de l'alcool et a passé du temps en prison, ce qui, paradoxalement, lui a sans doute sauvé la vie. Entre documentaire, manifeste et fiction, Charlie's Country s'intègre parfaitement à la filmographie singulière de Rolf de Heer, cinéaste qui mériterait une bien plus large exposition.
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