Accablant réalisme (Heli)
Choquante, la longue scène de torture dans Heli qui avait fait tant parler à Cannes l'an dernier ? Certainement, mais l'inconfort du spectateur semble être une vocation chez les cinéastes mexicains (Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas ou Los Bastardos déjà de Amat Escalante). A l'image d'une société gangrénée par la corruption et dont la violence n'épargne pas les innocents et les plus humbles. Il serait dommage de réduire le film d'Escalante à ces insupportables moments de sévices. Au-delà de sa lenteur, on y trouve une analyse sociale sans concessions et même une parcelle d'espoir derrière l'accablant réalisme aux frontières du misérabilisme. La mise en scène, primée à Cannes, vaut à elle seule le détour, elle est physique, esthétique et parfois même discrètement lyrique sous des abords a priori frustes. Heli est une expérience éprouvante mais pas aussi gratuite ou complaisante que ce qu'une partie de la critique prétend. Et c'est un film qui continue son chemin dans les esprits une fois terminé.
A découvrir aussi
- Exercice polyphonique (Nymphomaniac 1)
- On connait la chanson, mais ... (Aimer, boire et chanter)
- Une princesse en crise (Grace de Monaco)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 50 autres membres