Cinéphile m'était conté ...

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En route vers l'extase (Hasta la vista)

Ce n'est pas trop tôt : le cinéma flamand se fait enfin une place sur les écrans français. Après Bullhead, au tour de Hasta la vista, dans un registre totalement différent, tout auréolé de son prix spécial du jury au festival du film de comédie de l'Alpe d'Huez. Comédie ? C'est vite dit, le film de Geoffrey Enthoven se situe au carrefour de plusieurs genres, ce qui constitue sa force et sa faiblesse. Et c'est plutôt l'aspect road-movie qui mérite d'être retenu, classique certes mais rythmé et suffisamment malin pour s'attarder un instant sur la psychologie de ces trois handicapés en route vers l'extase sexuelle. Il flotte alors un parfum de liberté, de réalisme sans concession, qui se retrouve moins dans certains épisodes davantage orientés vers le drame ou la comédie. La comparaison avec Intouchables, inévitable, bien que le thème en soit très différent, n'est pas à l'avantage du film belge. Sa mise en scène, très quelconque, le dessert, son scénario, trop attendu, en fin de compte, aussi. Et ce parti pris de ne pas s'apitoyer, s'il est réel et louable, est contrarié par la volonté d'être à la fois méchant, politiquement incorrect, vulgaire (les scènes de machisme ne sont pas les meilleures) tout en laissant une ouverture pour la tendresse et l'humanité. Contrairement à Intouchables, Hasta la vista n'est pas un conte de fées (voir les derniers instants du film), ni une comédie pur jus. Trop de paramètres sont en conflit pour que le résultat soit à la hauteur des intentions. Ceci dit, ce n'est pas un mauvais film, il aurait juste pu être meilleur avec un dosage plus équilibré de ses différents ingrédients.

 




07/03/2012
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