Cinéphile m'était conté ...

Stéphane Lafleur, 36 ans, québecois, chanteur du groupe Avec pas d'casque. Et une réputation naissante de (bon) cinéaste après deux courts-métrages et un premier long. Son second a l'honneur d'une sortie dans quelques salles françaises, permettant de découvrir un nouveau talent issu des environs de Montréal. En terrains connus se développe à partir d'une série d'incidents bizarres, on ne peut guère parler d'histoire proprement dite, dont la visite d'un homme venu du futur. Pas lointain, hein, nous ne sommes pas dans un superproduction hollywoodienne, non juste 6 mois plus tard. A la suite de quoi, un frère et une soeur prennent la route et échappent plus ou moins à la civilisation. Le cinéma de Lafleur a quelques points communs avec celui de son compatriote Denis Côté, mais il s'en éloigne par une culture de l'absurde très prégnante et un ton grinçant. C'est l'hiver au Québec. Blanc dehors, déprimé à l'intérieur. Les personnages d'En terrains inconnus s'expriment peu, ne vont pas bien, s'ennuient beaucoup. Le film mélange l'étrange, le fantastique et le quotidien, cadrés dans de longs plans fixes. Il n'est pas interdit d'y trouver un certain charme exotique dans l'expression originale de l'ultra moderne solitude de nos existences. A moins d'être glacé sans rémission dans ce presque no man's land. Une simple question de goût.