Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Ecran total à La Rochelle (9)

Avant-dernier jour et rien de moins qu'une Palme d'Or à l'affiche ! Alors, méritée ou pas ?

 

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The Square, Ruben Östlund, sortie le 18 octobre

Un événement particulier qui a de lourdes conséquences pour la vie d'un couple (Snow Therapy) ou d'un individu (The Square). Les deux derniers films de Ruben Östlund sont construits de la même façon dans l'accomplissement d'une certaine théorie du chaos, source de dysfonctionnements multiples qui intéressent au plus haut point le cinéaste suédois palmé cette année. The Square est plus radical que Snow Therapy, moins cadré et plus riche en thématiques diverses et c'est sans doute ce presque trop plein qui constitue ses limites. Le film est assez imprévisible, étirant parfois certaines scènes et pas les plus confortables (le happening de l'homme-animal) et faisant l'impasse sur d'autres, pourtant évidentes dans sa narration. Le qualifiant à l'envi de poseur et artificiel, les détracteurs du film ont beau jeu de critiquer un film qui a pourtant le bon goût de nous provoquer et de mettre le doigt sur certains travers de notre époque. Il ne s'agit pas seulement de la satire de l'art contemporain, hilarante et pertinente, que celle d'un monde où les rapports humains sont régis par les distinctions de classes et où le marketing et la com' peuvent tout dire et son contraire, avec pour seul impératif de créer le buzz. Ce sont des évidences ? Pas nécessairement. Des messages assénés avec lourdeur ? Pas d'accord non plus, l'art d'Östlund est plus subtil que ne l'affirment certains, étayé par une mise en scène d'une précision chirurgicale et une bande son travaillé aux petits oignons. Encore une fois, Snow Therapy, plus centré sur son sujet, est plus efficace que The Square qui n'en est pas moins une brillante étude de moeurs qui ne vaut pas seulement pour la société suédoise. Et aussi des comportements humains, la lâcheté et le courage entre autres, évoqués avec un humour percutant et un brin de cynisme. Dans le contexte d'une sélection assez pauvre cette année à Cannes, The Square n'a pas volé sa récompense suprême que seul Faute d'amour de Zviaguintsev aurait pu lui contester.

 

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Une vie violente, Thierry de Peretti, sortie le 9 août

Chronique d'une jeunesse corse "à la dérive." Partagée entre groupuscules aux visées politiques certaines mais aux desseins parfois obscurs. Dans la réalité mais aussi dans le film de Thierry de Peretti qui assume son côté opaque avec abnégation et c'est tant pis pour un spectateur qui ne peut que lâcher du lest. Beaucoup de dialogues, souvent coupés abruptement, dans une manière sèche, et des assassinats fréquents qui ressemblent à des exécutions froides. Le film possède un certain style, le même que l'on avait décelé dans les débuts du cinéaste avec Les apaches mais il y a là une tentative d'élever Une vie violente à la hauteur d'une fresque qui échoue en grande partie. En raison du manque de clarté mais aussi parce que de Peretti n'a pas la densité de mise en scène d'un Scorsese ou d'un Michael Mann. Le film contient quelques beaux passages, notamment la discussion entre les mères, alors que les femmes n'ont pour le reste qu'un rôle décoratif, mais c'est l'ensemble qui aurait requis davantage de liant pour ne pas rester dans une narration noire dont il est difficile d'appréhender toutes les nuances.

 

 



08/07/2017
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