Cinéphile m'était conté ...

Aujourd'hui, voyage en Iran et en Croatie, Oppression, stigmates et autres tourments.

Paradise (Ma dar behesht), Sina Ataeian Dena

Depuis quelques années, la condition de la femme  en Iran ne cesse de se dégrader. Un constat que Paradise confirme dans un film à forte teneur documentaire autour d'un collège des environs de Téhéran. Les discours de la directrice de l'établissement sont à cet égard très édifiants. Le film de Sina Ataeian Dena est par ailleurs le portrait d'une enseignante, âgée de 25 ans, qui fait tous les jours le trajet épuisant depuis la capitale. Le réalisateur nous livre quelques bribes de son existence, aussi avare en explications que peu en empathie avec cette femme triste et pour tout dire d'un commerce peu agréable. La sécheresse de ton de Paradise, sa narration morne et lente desservent malheureusement un film qui a pourtant quelques qualité.

On the other Side (S one strane), Zrinko Ogresta

Une fois de plus le cinéma d'une des républiques de l'ex-Yougoslavie se penche sur les stigmates de la guerre. Avec finesse dans un suspense psychologique qui se renverse totalement dans les dernières minutes. On the other Side joue avec nos nerfs en décrivant un quotidien sans relief dans la Croatie d'aujourd'hui avant qu'un personnage oublié ne réapparaisse. Coups de fil tard le soir et une femme et ses enfants voient leur existence bouleversée par quelqu'un dont ils souhaiteraient ne plus entendre parler. Les personnages sont filmés derrière une vitre, un rideau ou un obstacle quelconque comme s'ils étaient espionnés, comme si le passé avait décidé de les rattraper. L'atmosphère est angoissante mais elle ne l'est pas pour les raisons que l'on croyait. A des dialogues banals et des situations anodines Zrinko Ogresta ajoute un seul élément dramatique qui fait basculer le film vers une violence cutanée. Même si le dénouement reste en partie suggéré, le tour de force laisse pantois.