Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

D'Arras ton univers impitoyable (4)

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Au quatrième jour du Festival, j'ai pris mes marques et mes habitudes. Une certitude : le niveau de la programmation est ici irréprochable, un chouïa moins pointue qu'à La Rochelle mais ce n'est pas plus mal avec une variété de films de qualité.

 

 

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Pourquoi moi ? (De ce eu) de Tudor Giurgiu
L'histoire que raconte Pourquoi moi est connue en Roumanie, elle est assez symbolique du fonctionnement de l'Etat et de la justice dans la décennie qui a suivi la chute de Ceaucescu. Le film est un vrai thriller judiciaire, prenant, malgré son opacité qui heureusement ne dure pas. Le climat oppressant et paranoïaque qui entoure un jeune procureur idéaliste et manipulé est particulièrement bien rendu. Il n'a rien à envier aux films américains du même acabit. Le fait qu'il ait pu être tourné sur les lieux mêmes ont eu lieu les faits, sans pression ni intervention des autorités roumaines, est en soi une bonne nouvelle quant à l'évolution de la démocratie dans le pays.

 

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Béliers (Hrutar) de Grimur Hakonarson (sortie le 9 décembre)
Un film islandais c'est trois promesses tenues à coup presque sûr : une histoire singulière, un humour noir et absurde, des paysages sublimes. Béliers, Prix Un certain regard à Cannes, correspond en tous points à cette description bien que le récit soit plutôt tragique en fin de compte. Le film est en tous cas on peut islandais, ancré dans la réalité rurale, avec ces ovins qui sont plus que partie intégrante du pays, de véritables symboles identitaires avec lesquels s'est développée une relation qui est de l'ordre de l'émotionnel. Sans avoir l'air d'y toucher, au fil de scènes qui peuvent nous apparaître simplement excentriques, à l'aune de notre culture, Béliers touche assez profondément à l'âme islandaise, indéfinissable, avec ses jours sans lumière, sa langue incompréhensible, son climat invraisemblable et ... bien sûr ses moutons au caractère bien trempé.

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Les amitiés invisibles (Die Lügen der Sieger) de Christoph Hochhäusler (18 novembre)

Bienvenue dans un monde aseptisé où la vérité sera celle que l'on voudra bien vous faire gober. Notre monde celui de Les amitiés invisibles dont le titre original en allemand est plus proche de la "démonstration" du film : Les mensonges des vainqueurs. Thriller journalistique à haute teneur toxique, Les amitiés invisibles est implacable : tons métalliques, corruption généralisée, piratage informatique et surtout démolition de la sacro sainte indépendance journalistique. De fait, il n'y a plus rien à quoi l'on puisse faire confiance aujourd'hui : constat accablant sans doute proche de la réalité même si l'affaire dont il est question n'est pas, une fois n'est pas coutume, "inspirée de faits réels." Le réalisateur, Christoph Hochhäusler en rajoute un peu sur le plan visuel. S'il est vrai que Berlin a rarement été filmé de cette façon, son côté parfois clipesque n'était peut-être pas nécessaire. En revanche, pas mal d'aspects de cette machination terrifiante qui tient lieu de sujet central reste en partie mystérieuse. C'en est d'autant plus inquiétant.



10/11/2015
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