Cinéphile m'était conté ...

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Ecran total à La Rochelle (6)

Coup de coeur absolu pour le dernier film de Marco Bellocchio. Tout le reste n'est que littérature.

 

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Fais de beaux rêves (Fai bei sogni), Marco Bellocchio

 

Les blessures de l'enfance demeurent une vie durant. Accessoirement, elles sont une nourriture inégalable pour la dramaturgie cinématographique. Vincere était le sommet de l'oeuvre de Marco Bellocchio dans un style épique et politique, Fais de beaux rêves est son contrepoint idéal dans le romanesque et le tragique, comme une résurgence du grand cinéma italien. Situé à 3 époques de l'existence de son héros, le film est admirable pour sa fluidité narrative, pour sa mise en scène somptueuse d'une grande richesse esthétique et, in fine, pour son exacerbation des sentiments dans des moments vibrants qui attirent les larmes le plus naturellement du monde. Le film n'a pas besoin de surligner la trajectoire de ce journaliste meurtri au plus profond de lui par la disparition de sa mère dès ses plus jeunes années. On a rarement vu au cinéma ellipses aussi splendides, flashbacks aussi gracieux et clins d'oeil d'humour aussi touchants. Sans parler de deux scènes de danse, l'une au début du film, l'autre à la fin, comme de sublimes parenthèses. Valerio Mastandrea et les garçons qui jouent son personnage enfant sont au diapason, justes et incroyablement poignants. Une merveille.

 

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Tour de France, Rachid Djaïdani

 

Un rappeur de 20 ans et un vieil ours, vaguement raciste, font la route ensemble le long des rivages français. Par quel astuce de scénario ? Déjà le bât blesse mais la minceur du scénario n'est que le moindre des défauts de Tour de France, road-movie candide et maladroit. Bien entendu, les intentions sont louables : c'est en parlant, en s'écoutant et en s'apprivoisant que les préjugés tomberont. D'accord, mais on aurait aimé moins de naïveté dans le traitement et des idées de mise en scène véritables plutôt que des expérimentations esthétiques surgies de nulle part et qui ne servent qu'à masquer, de façon très gauche, l'épaisseur très réduite de l'intrigue. Certes, Depardieu a quelques fulgurances dans ce désert narratif mais sa faconde ne suffit pas à excuser les insuffisances du film.

 

 



06/07/2016
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