Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Chroniques rochelaises (5)

Mon Dieu qu'il a fait soif ! De Miguel Gomes à Pablo Larrain, en passant par Patrick Wang, trois avant-première au programme du jour.

 

LES MILLE ET UNE NUITS, VOLUME 2 : LE DESOLE (As mil e una noites, O Desolado) de MIGUEL GOMES

 

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Le deuxième volume des Mille et une nuits de Miguel Gomes est censé être le meilleur de la trilogie. Ma foi, en attendant l'ultime, cela ce discute. Il n'y a plus l'effet de surprise mais pas non plus l'impression de confusion ressenti au début du premier volet. Ceci posé, les histoires sont tout de même inégales dans leur intérêt et c'est quand le réalisateur se lâche vraiment (Le tribunal) que le film atteint sa plénitude, dans ses excès grotesques assez irrésistibles. Mais le récit d'ouverture est lui plutôt faible et il y a tout de même une impression de dispersion qui persiste. Tout est dans le lâcher prise en définitive. Il faut se laisser aller et porter par la belle énergie de ce deuxième long-métrage qui, il faut bien le dire, s'éloigne assez souvent des réalités de la crise économique portugaise. Cela dit, sous la dérision, l'aspect dramatique n'est jamais très loin non plus. Le troisième tome est attendu pour se faire une opinion définitive.

Sortie : le 29 juillet

 

 

LE SECRET DES AUTRES (The Grief of others) de Patrick WANG

 

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In the family a récemment révélé le nom d'un nouveau cinéaste américain : Patrick Wang. Il est vite revenu avec Le secret des autres (le titre Le chagrin des autres aurait mieux convenu), un drame psychologique familial dont le cinéaste tente de renouveler les schémas, notamment par la forme, déstructurée, et la narration. Il y parvient parfois, avec l'aide de comédiens inspirés, mais il n'évite pas les redites sur un canevas trop prévisible avec un dénouement cousu de fil blanc. Les personnages sont attachants, un peu à côté de leurs chaussures, et les dialogues originaux. Mais cela sent un peu trop l'exercice de l'élève doué qui s'essaie à un genre bien trop balisé et qui ne parvient pas à toucher autant qu'il le souhaiterait.

Sur les écrans français le 26 août.

 

 

EL CLUB de PABLO LARRAIN

 

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 Après sa trilogie consacrée aux années Pinochet, Pablo Larrain en vient à un sujet plus contemporain avec El Club. Ours d'argent à Berlin, le film va plus que diviser, il laissera un gouffre entre ceux qui l'aiment (beaucoup) et ceux, sans doute plus nombreux , qui le détesteront. Déjà pour son formalisme et ensuite pour son discours d'une violence inouïe contre l'Eglise et ses débordements. Tourner un tel film au Chili, pays hyper catholique, témoigne d'un culot phénoménal, voire de l'inconscience. Il est d'une crudité dans les mots employés et d'une cruauté dans les actes perpétrés, qui laissent pantois. C'est justement la raison pour laquelle on peut soutenir El Club et, pourquoi pas, l'admirer. Parce qu'il va au bout de son discours, passe outre la bienséance, n'a pas peur de la vulgarité et s'acharne sur son sujet comme un chien sur un os. Quant au style, chichiteux pour ses contempteurs, il est tout simplement grandiose, surligné par une musique grandiloquente. Quand il s'agit de noirceur, Pablo Larrain n'y va pas à moitié. El Club est un Attila cinématographique, l'herbe ne repousse plus après son passage.

A voir au cinéma à partir du 18 novembre.

 

 



30/06/2015
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