Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Défilé de vieux films (Octobre/1)

Le Golem, Julien Duvivier, 1936

Le Golem n'est pas une remake du film allemand de 1920 mais une sorte de suite, toujours à Prague, où un empereur règne à moitié fou et alors que les persécutions contre les Juifs se poursuivent. Le film, qui devait se tourner en Allemagne, ne s'y fit pas, cela aurait été stupéfiant, vu le contexte. C'est une curiosité dans la carrière de Duvivier, au même titre que son Golgotha. Cette créature, mi-homme, mi-spectre, n'apparait que dans le dernier tiers du film et détruit les décors de carton-pâte avec une délectation partagée par le spectateur. Le reste du long-métrage est plutôt inégal, comportant quelques éléments de comédie. Harry Baur est comme toujours impressionnant et aurait facilement pu jouer lui-même le rôle de Golem, avec le maquillage idoine.

 

Paix sur le Rhin, Jean Choux, 1938

En 1918, deux frères rentrent chez eux, en Alsace. Edouard porte l'uniforme francais, Emile l'uniforme allemand. Il fallait une bonne dose de candeur, l'année de Munich, pour réaliser un film pacifiste, prônant l'amitié entre les peuples. Paix sur la Rhin a d'ailleurs été vite retiré de l'affiche (il est sorti le 11 novembre 1938) et restera invisible jusqu'aux années 90. Tiré d'un roman écrit en Allemand, le film est loin d'être mauvais, malgré des accents fort mélodramatiques et une réalisation sans éclat de ce bon vieux Jean Choux. Plusieurs intrigues familiales se mélangent avec une certaine pertinence et émotion et l'on remarque surtout l'excellence des actrices : Françoise Rosay, Dita Parlo, Pauline Carton et Michèle Alfa.

 

Les nuits de Raspoutine, Pierre Chenal, 1960

La figure de Raspoutine a inspiré souvent le cinéma et presque toujours en prenant de grandes libertés avec la vérité historique. Pierre Chenal, dont la meilleure période se situe avant-guerre, réalise une version sans génie mais plutôt divertissante, survolant les dernières années du moine diabolique, dans un portrait plutôt indulgent, en aucun cas repoussant. Quant à son assassinat, qui vient évidemment en conclusion, mieux vaut tsar que jamais, il n'est pas aussi spectaculaire qu'attendu. Dans Le rôle principal, Edmund Purdom joue avec une certaine sobriété à l'instar de l'ensemble de l'interprétation qui manque un peu de personnalité.

 



04/10/2021
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 51 autres membres