Cinéphile m'était conté ...

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Défilé de vieux films (Juillet/1)

Isadora, Karel Reisz, 1969

La vie d'Isadora Duncan, danseuse et femme libre (1877-1927). Pour qui s'intéresse au parcours, très riche, de celle qui a révolutionné son art, rien ne vaut une bon livre biographique. Car le film de Karel Reisz, très décousu, constellé de flashbacks et encombré d'une voix off, ne donne qu'un aperçu de cette existence assez dramatique, de la mort de ses deux enfants, noyés dans la Seine, à la sienne, par étranglement, son écharpe rouge s'étant prise dans les rayons d'une roue de la Bugatti dont elle était passagère. Les scènes de danse ne sont pas les plus convaincantes et seul le passage en Russie soviétique, par sa flamboyance, rend vraiment hommage à la vitalité d'Isadora. Le film rappelle certains biopics de Ken Russell, le côté baroque et hystérique moins appuyé, quand même. Vanessa Redgrave livre cependant une composition XXL, particulièrement touchante dans les dernières années de sa vie, en icône déchue.

 

Miranda, Ken Annakin, 1948

Lors d'une partie de pêche, le docteur Martin hameçonne une sirène qui rêve d'aller à Londres. Bien connu pour ses films d'action, plus ou moins exotiques, Ken Annakin a débuté avec une comédie joliment troussée dans la grande tradition britannique. Miranda est un film élégant et spirituel, un brin impertinent, qui égratigne gentiment l'éternel masculin, et le féminin aussi. Cette incursion d'une sirène dans la ville est l'occasion de scènes fort drôles (l'opéra) et de dialogues finalement relevés avec cette réplique qui revient à plusieurs reprises : "There's something fishy about Miranda !" Glynys Johns, toujours vivante (97 ans), a été nommée à l'Oscar du meilleur second rôle pour Horizons sans frontières de Fred Zinnemann.

 

A Delicate Balance, Tony Richardson, 1973

Une famille du Connecticut composée d'un vieux couple, de la soeur de l'épouse et d'une fille de 36 ans héberge en urgence des amis bien décidés à s'installer. La pièce d'Edward Albee a été adaptée par Tony Richardson sans souci de l'aérer, bien au contraire, avec la multiplication de gros plans et une logorrhée quasi continuelle. Dysfonctionnements à gogo dans ce foyer : alcool, divorce, conflits larvés et, pour couronner le tout, le souvenir d'un enfant disparu. De beaux interprètes au programme : Katharine Hepburn, Lee Remick, Joseph Cotten, dont le point commun est de surjouer un texte très dense et assez peu passionnant. D'autant que l'on se demande, in fine, quel est le thème réel de cette pièce, euh pardon, de ce film.

 

 

 



07/07/2021
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