Défilé de vieux films (Août/1)
Les suspects, Jean Dréville, 1957
Un film d'espionnage qui décevra les amateurs d'action et de suspense, quoique le twist final n'est pas si mal. Ce qui en fait l'intérêt est plutôt son aspect documentaire de l'action de la DST, pas spécialement palpitant, mais sans doute proche de la réalité de l'époque, à l'instar des longs-métrages américains autour du FBI. Pas très romanesque mais assez révélateur du climat de la fin des années 50 avec les menaces terroristes sur le sol français, en lien avec la situation de l'Algérie. On pourrait taxer le film de propagandiste, il est en tous cas patriotique mais sans excès, heureusement. Accessoirement, il permet quelques scènes spectaculaires sur un porte-avions basé en méditerranée. Charles Vanel, en bougon autoritaire mais humain, est excellent et la délicieuse Anne Vernon s'emploie au mieux dans un rôle peu valorisant. Ma foi, dans le genre du film d'espionnage à combustion lente, Les suspects ne démérite pas, conduit avec sûreté par Jean Dréville qu'il serait bon de ne pas considérer comme un tâcheron.
Deux sous de violettes, Jean Anouilh, 1951
Deuxième et dernier long-métrage réalisé par Jean Anouilh. Ainsi va la triste vie de Thérèse, 17 ans, entre son petit emploi dans un magasin de fleurs, harcelée par un patron libidineux, une mère qui n'a d'yeux que pour sa sœur et un frère fainéant. La première partie flirte avec le mélodrame mais s'anime ensuite avec un passage en province où Anouilh épingle la petite bourgeoisie à la manière d'un Chabrol. Tout les mésaventures de l'héroïne, une innocente aux mains vides, peuvent paraître désuètes mais le film est drôle et méchant envers les deux sexes avec une dent particulière pour les vieux cochons et les jeunes inconstants. Dany Robin, fraîche comme une rose, est exquise et, aux côtés de comédiens aguerris (Fontan, Crémieux, ...), Michel Bouquet et Yves Robert, encore peu expérimentés, montrent déjà un grand talent.
Escale, Louis Valray, 1935
De passage dans un port, un marin tombe amoureux d'une fille aux mauvaises fréquentations. Quand il repart, le naturel revient au galop chez elle, etc, etc. Le troisième et dernier film de Louis Valray est un mélodrame bourré de clichés, même pour l'époque. Et pourtant, la réalisation ne manque pas de classe mais l'histoire est vraiment imbuvable avec une fin tragique, pour la jeune dame, comme il se doit. Deux brèves scènes surnagent : un meurtre et des funérailles. Pour le reste, avec son interprétation outrée, cette Escale peut facilement être oubliée et constitue une grosse déception en comparaison avec La belle de nuit, du même Valray, autrement plus passionnant.
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