Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Dans la fange (Paperboy)

Precious pouvait laisser quelques doutes en suspens. Avec Paperboy, il n'en subsiste plus aucun, Lee Daniels est un tâcheron authentique qui se croit metteur en scène se permettant des afféteries ridicules alors qu'une seule chose semble l'intéresser : la bestialité qui est en chaque être humain et sa perversité intrinsèque. Une séquence suffit pour expliquer le cinéma de Daniels : celle où Nicole Kidman et John Cusack (tous les deux en surenchère permanente) forniquent comme des damnés et que, de manière fort élégante, le réalisateur interrompt pour nous montrer un cochon dans la cour qui n'a rien demandé à personne. Ca, c'est de la symbolique ! Polar raté et bâclé, censé nous faire sentir la moiteur du bayou, Paperboy est d'une complaisance rare dans la vulgarité, qu'elle soit langagière ou dans les actes. On en a vu d'autre et le dernier Friedkin n'était pas fait d'un autre métal. La différence est que Killer Joe est outrancier, grotesque mais surtout drôle, l'oeuvre d'un vrai cinéaste. Lee Daniels, lui, se prend au sérieux tout en faisant rouler ses personnages dans la fange avec un affligeant mépris. Qu'il y prenne du plaisir est indéniable. Qu'il ne s'attende pas à ce que celui-ci soit partagé.

 




26/10/2012
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