Cinéphile m'était conté ...

C'était le jour d'après et la nuit a été courte.

Continuer ou pas. Le public aurait compris les deux options. La direction du Festival s'est réunie et a pris la décision de poursuivre. "Il est important que dans les salles obscures, la lumière reste allumée."

Les projections ont eu lieu. Dans une ambiance différente, avec des présentations où l'émotion perçait sous les propos, avec des spectateurs qui semblaient faire corps comme pour dire : nous sommes ensemble, nous faisons bloc et la barbarie n'empêchera pas les artistes de s'exprimer, les films de toutes nationalités de circuler, le monde d'ouvrir ses fenêtres à toutes les différences.

Les spectateurs étaient présents comme tous les jours : pas de sourires, de la tristesse et des yeux parfois voilés mais aussi plus d'attention aux autres, à l'échange et à la découverte. A la liberté de penser et de voyager.

Ainsi s'est passée cette journée.

Demain soir aura lieu la clôture avec le film belge Brabançonne (rebaptisé La vie est belge pour sa sortie française) qui est justement un hymne à la tolérance et à la compréhension. Le film fait montre d'une grande candeur mais aussi d'une humanité profonde. La candeur n'est pas un péché, la haine, si.

Je partirai plus tôt dans l'après-midi et prendrai le métro entre la Gare du Nord et la Gare d'Austerlitz, un trajet que je connais bien et qui me rappelle immanquablement des souvenirs. Heureux et malheureux, mais c'est une autre histoire.

De films et du Festival, je parlerai une dernière fois demain. J'ai remercié personnellement son délégué général, Eric Miot, il y a quelques heures. J'y reviendrai aussi. Et je serai là, l'année prochaine, j'espère.

Chacun a ressenti les événements d'hier à sa façon. Ce blog n'est pas là pour exprimer mes propres sentiments.

J'ai juste envie d'embrasser les lecteurs fidèles et ceux qui sont de passage.

Prenez soin de vous et ne cédez pas au découragement. Ne vous taisez pas, l'espoir ne meurt pas sous les balles. Il ne cesse de renaître et d'illuminer nos vies.