Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Cueillette de vieux films (Janvier/2)

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Beaucoup trop pour un seul homme (L'immorale Pietro Germi 1967)
Sergio, violoniste, est marié et a trois enfants. Il vit également avec Adèle dont il a deux enfants et son autre maîtresse vient d'avoir un bébé. Ce n'est pas un méchant homme comme il le confie à un ami prêtre, il est même sincère et amoureux (des trois femmes) mais incapable de choisir. Ce Pietro Germi n'est pas une comédie à proprement parler, son côté sombre prend le dessus jusqu'à la mort, inéluctable. Ugo Tognazzi trouve là un rôle à sa mesure. Sans lui, le film ne serait que l'histoire d'un homme au profil donjuanesque. Il lui donne une certaine profondeur et une humanité jusque dans ses lâchetés et son amoralité.

 

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Haschisch (Michel Soutter, 1968)
Tentative de résumé : deux copains, l'un comédien, l'autre garagiste, ont décidé de tout quitter et d'entreprendre un grand voyage. Projet mis en péril par l'apparition d'une femme. Le deuxième long-métrage du suisse Michel Soutter s'inscrit clairement dans la mouvance Nouvelle Vague, proche d'un Godard, notamment. Extrait de dialogues : "Quand je tourne mon café, je ne sais pas si c'est moi qui tourne ou le café." Pas de véritable ligne narrative, une interprétation théâtrale, une suite de scènes sans transition, une bande son qui couvre parfois les conversations ... Manifestement, Soutter fait ses gammes, il sera plus inspiré par la suite pour parler d'incommunicabilité, d'absurdité de la société de consommation et de l'ennui profond de la vie sous les cieux helvètes. A défaut de comprendre la signification du titre du film, on a le droit de trouver la chose fumeuse.

 

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Grandeur nature (Tamano natural, Luis Berlanga, 1973)
Un dentiste, aisé et formant un couple libre avec son épouse, délaisse tout pour sa nouvelle passion : une poupée gonflable. Tourné en France, le film ne sortira en Espagne qu'après la mort de Franco. Le sujet traité par Berlanga est celui de la solitude, pas imposée mais désirée et celle du refus des conventions sociales. Il est plus proche du drame que de la comédie, avec quelques touches d'humour, malgré tout. Le climat est assez étrange entre Bunuel et les films de Saura dans les années 70. En dépit de quelques scènes réussies et surtout de l'interprétation d'un Piccoli phénoménal, le film peine à convaincre, loin des grandes réussites antérieures du réalisateur (Le bourreau, Bienvenue Mr. Marshall).

 

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La marine est dans le lac (You're in the Navy now, Henry Hathaway, 1951)
Pendant la deuxième guerre mondiale, un bateau est chargé de se livrer à des expériences en mer avec un nouveau mode de propulsion. Le problème est que tous les marins sont novices, de même que leur capitaine. En 1951, Hathaway tourne 4 films : 2 sont bons (14 heures, Le renard du désert), un excellent (L'attaque de la malle-poste) et un, euh, médiocre. La marine est dans le lac, sans scénario digne de ce nom, et avec un ton qui vire à la farce qui ne fait pas rire, se noie sous les yeux consternés d'un Gary Cooper qui n'en peut mais. Seules curiosités : les débuts simultanés de Lee Marvin, Jack Warden et Charles Bronson.

 

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La cucaracha (Ismail Rodriguez, 1958)
Pendant la Révolution mexicaine, le colonel Zeta combat contre des troupes fédérales plus nombreuses que les siennes. En amour, il doit choisir entre le feu d'une pasionaria et la glace d'une veuve. La cucaracha est un western tequila flamboyant, en technicolor, s'il vous plait, qui ne lésine pas sur les scènes d'action et les grands sentiments. C'est surtout l'occasion unique de voir les deux plus grandes stars mexicaines ensemble : Dolores del Rio et Maria Félix. La première, tout en sobriété, l'emporte sur tous les tableaux y compris dans le coeur du colonel joué par le très viril Emilio Fernandez, cinéaste de légende, qui ne dédaignait pas de faire l'acteur à l'occasion.  Si la musique traditionnelle mexicaine est très présente, on n'entend pas pour autant La cucaracha. Etonnant.



26/01/2015
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