Cinéphile m'était conté ...

La matinée était ensoleillée. Elle incitait à flaner le long des rives du canal du midi d'autant que je n'avais prévu que deux séances latinas. Et en soirée, un repas dans un restaurant nommé Le rond de serviette. Foie gras à volonté et magret de canard pour une addition plus que raisonnable. Le meilleur scénario du jour qui compense deux films parmi les moins bons vus depuis le début du festival.

Encore et toujours l'ARGENTINE avec Le troisième rivage (La tercera orilla) de Celina Murga.

Nicolas, 17 ans, est avec sa mère, sa soeur et un plus jeune frère le second foyer d'un père médecin qui ne fait que passer et souhaite cependant qu'il devienne son héritier professionnel. Son fils le déteste et attend le bon moment pour se rebeller. Le cinéma de Celina Murga ne fait pas de bruit, il est fait de non dits qui juxtaposés créent une atmosphère. Il en faudrait cependant plus pour se passionner pour une histoire qui a plus de creux que de sommets. Autant dire que l'on trouve souvent le temps long et que le dénouement semble malgré sa radicalité purement anecdotique.

Après l'Argentine, place à nouveau au CHILI avec La visite (La visita) de Mauricio Lopez Fernandez.

Un fils revient chez lui pour les funérailles de son père. Un fils qui est devenu une fille et va devoir affronter les regards et les peurs de sa famille. Un monument d'ennui, il n'y a pas d'autre mots pour qualifier La visite. De son sujet sur la transsexualité, le réalisateur ne fait absolument rien, optant pour les silences dans des scènes anodines. Dommage car les rapports mère/fils (fille) à peine esquissés auraient pu être développés sans nécessairement recourir au mélodrame. En adoptant une stratégie minimale, le film passe complètement à côté de son thème, installant un ennui persistant. Que les films latino-américains d'auteur soient peu explicites est une chose mais celui-ci en est comme une parodie pas drôle du tout.