Cinéphile m'était conté ...

Cinéphile m'était conté ...

Cinélatino dans la ville rose (4)

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La pluie n'est venue que dans la soirée mais, apparemment, elle sera là jusqu'à la fin de la semaine. Matinée libre, j'en profite pour faire la promenade obligée le long de la Garonne.  Et après la première séance je m'octroie un cassoulet fait maison dans un petit bistro de la rue du Taur.

 

Je commence ma moisson avec Dollars de sable (Dolares de arena) qui nous vient de REPUBLIQUE DOMINICAINE sous la direction d'Israel Cardenas et de Laura Amelia Guzman.

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République Dominicaine : le soleil, la mer et, hélas le tourisme sexuel. Qui parfois prend une autre forme quand la relation dure depuis près de 3 ans, comme c'est le cas entre cette vieille française (Geraldine Chaplin) et une jeune femme qui passe toutes ses journées avec elle. Pour la plus âgée, il s'agit d'amour. Pour l'autre ... Bref, cette adaptation d'un roman de Jean-Noël Pancrazi s'éloigne quelque peu d'un thème déjà traité par Laurent Cantet dans Vers le sud. Un peu gâché par un montage abrupt, le film témoigne cependant avec délicatesse d'un sujet pour lequel il n'est pas si facile de s'éloigner des clichés. Le fait qu'il soit réalisé par deux cinéastes dominicains qui oeuvrent généralement dans le documentaire lui confère une vérité indéniable.

 

Le réalisateur, Santiago Loza, vient d'ARGENTINE, mais son film a été tourné entièrement à Toulouse. Si je suis perdu, ce n'est pas grave a donc la double nationalité.

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Des acteurs passent une audition. On les retrouve ensuite séparément dans une ville européenne qui pourrait être n'importe laquelle. Film-poème, film-théâtre, Si je suis perdu ... est un essai qui sort largement des sentiers battus. Rythmé par une voix off qui livre un texte très littéraire, ponctué de saynètes qui n'existent que pour elles-mêmes, le film n'entend pas imposer un récit quelconque. Il flotte au gré des improvisations des comédiens mis en scène dans des moments banals. Du cinéma expérimental ? Oui et non, pas une oeuvre classique en tous cas et certainement pas linéaire. Un film comme une succession de figures libres, parfois drôles et tendres, qui n'ennuient jamais malgré leur caractère totalement disparate. Etonnant.

 

Hector Galvez est l'un des cinéastes les plus émérites du PEROU. Son dernier film, NN, évoque a posteriori l'époque la plus tragique de l'histoire du pays.

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Dans la campagne péruvienne, un groupe d'anthropologues exhume les restes des corps de personnes disparues depuis plus de 20 ans, du temps des massacres liés au Sentier lumineux et aux exactions du gouvernement de l'époque. Un seul "reste" est NN, non identifié. Le film suit de façon minutieuse le travail de ces scientifiques qui forment un groupe soudé devant une tâche immense et difficile surtout lorsqu'ils sont confrontés à ceux qui ont l'espoir de récupérer enfin ce qui a été retrouvé de leurs disparus. Hecto Galvez témoigne dans une grande dignité et pudeur sur ce sujet qui reste un traumatisme pour le Pérou. Il aurait été facile de céder à l'émotion, le cinéaste s'y refuse, traçant notamment un portrait toute en finesse du chef des anthropologues qui ne cesse de douter et de s'interroger. Beau film auquel il manque simplement une mise en scène plus inspirée.

 

Je vais désormais diminuer le rythme des projections. Plus que 7 films à voir durant les 4 jours qui me restent (mais il y a aussi les sorties de la semaine à voir).

Pour l'heure, mon classement serait le suivant : 1. Mariposa, 2. La tirisia, 3. NN.



24/03/2015
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