Cinélatino dans la ville rose (1)
Première journée à Toulouse alors que le festival cinélatino bat déjà son plein. Expression exagérée tant celui-ci, concentré dans 3 ou 4 lieux, semble comme absorbé par la ville qui semble n'en avoir cure. Question de taille, d'abord, Toulouse n'est pas La Rochelle et encore moins Biarritz et puis la ville rose est riche de festivals de toutes sortes, y compris dans le domaine cinématographique. Il manque également une grande salle et un point de convergence, la Cinémathèque de Toulouse ne disposant de guère de plus de 100 places dans sa principale salle. Par ailleurs, contrairement à Biarritz, le village latino se cantonne à trois ou quatre stands. Ce côté presque confidentiel a aussi du bon : les queues sont inexistantes d'autant que l'on peut retirer ses places bien à l'avance y compris si l'on a acquis le Pass. Pas de longues attentes donc à prévoir.
Quant au programme, il est riche avec ses nombreux films inédits, fictions, documentaires et courts-métrages et ses thématiques (l'adolescence).
C'est parti et ça commence avec un film de CUBA : L'oeuvre du siècle (La obra del siglo) de Carlos Machado Quintela.
Le plus intéressant dans le film de Quintela est son cadre : une ville quasi fantôme qui a été construite face à la première centrale nucléaire cubaine laquelle n'a jamais été achevée pour cause de démantèlement de l'URSS. Le film nous rappelle les débuts de la construction et le peuplement de la ville à travers des extraits de films de l'époque. Cet aspect documentaire est très instructif. En même temps, dans une partie scénarisée, le réalisateur nous raconte ce qu'est aujourd'hui la vie pour les habitants de ce lieu désolé. Et notamment dans un appartement habité par trois hommes, chacun représentant une génération différente. C'est un témoignage sur Cuba aujourd'hui mais le mélange des genres ne prend pas vraiment dans ce film parfois opaque.
Place au cinéma d'ARGENTINE, avec le nouveau long-métrage (1h00 seulement) de Dominga Sotomayor : Mer (Mar)
Une situation de départ toute simple : un couple au bord de l'implosion passe ses vacances à la mer. Et il ne se passe pas grand chose avec ses dialogues qui semblent improvisés et des non-dits qui font se demander où veut en venir la réalisatrice. L'impression d'un film qui se cherche et tente de capter l'insaisissable. Sans y parvenir.
En soirée, cap sur le MEXIQUE avec La tirisia de Jorge Pérez Solano.
Les premiers dialogues du film n'apparaissent qu'après une bonne vingtaine de minutes. Le décor est planté : un coin perdu du Mexique, ses collines couvertes de cactus, sa culture du sel, des militaires qui patrouillent ... Et puis deux femmes enceintes au même moment. On apprendra incidemment qu'elles le sont du même homme lequel est marié avec une autre. Le film évoque ceux de la péruvienne Claudia Llosa, avec une esthétique très travaillée, un rythme lent mais dense et un récit qui obéit à ses propres lois. Des thèmes récurrents du cinéma mexicain apparaissent : la condition des femmes, la désintégration de la famille, l'exil vers les Etats-Unis. Avec justesse et une grande maîtrise formelle, le cinéaste crée une atmosphère douce et inquiétante à la fois. Un film marquant qui mérite mille fois de sortir en salles.
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