Cavalcade de vieux films (Avril/2)
Les SS frappent la nuit (Nachts wen der Teufel kam, Robert Siodmak, 1957)
Enquête sur un tueur en série dans l'Allemagne nazie. Siodmak livre une étude fine des rapports entre police, justice et Gestapo dans un style à mi-chemin entre l'expressionnisme et Hollywood. Un peu bavard mais d'une ironie cinglante décrivant à merveille un pays (nous sommes en 1944) déjà au bord du chaos et où le secret d'Etat prime toute autre considération.
A coeur joie (Serge Bourguignon, 1967)
L'histoire d'une femme coupée en deux. Un mari qu'elle aime, un homme qu'elle rencontre et qui la séduit. Rien ne vient troubler la banalité d'un argument mille fois traité, même pas les dialogues vaporeux de Pascal Jardin. Quelques cartes postales londoniennes et écossaises font passer le temps. Bardot est transparente et ne semble pas y croire, Terzieff est un peu meilleur, Rochefort trop peu présent. Une grosse désillusion de la part de Serge Bourguignon l'auteur des merveilleux Dimanches de Ville d'Avray.
La chatte japonaise (Chijin no ai, Yasuzo Masumura, 1967)
Un ingénieur plutôt introverti a un secret : il vit avec une jeune sauvageonne qu'il a recueillie. Cette adaptation de Tanizaki, au titre éloquent : "L'amour d'un idiot", revisite le mythe de Pygmalion à grand renfort de scènes sado-masochistes et/ou fétichistes. Une lecture simple et burlesque est possible mais comme toujours chez Masumura l'aspect psychanalytique et névrotique du rapport au couple est évident. Ce n'est pas le meilleur cru du cinéaste malgré tout, trop excessif et outrancier dans sa démonstration.
Karin Mansdotter (Alf Sjöberg, 1954)
Biographie d'une éphémère reine de Suède mariée à un demi-fou. Austère et tragique d'autant que le film emprunte pour une large part à l'oeuvre de Strindberg. Sjöberg, dans l'ombre de Bergman, a connu une carrière honorable (Mademoiselle Julie) quoique assez peu reconnue en dehors de son pays.
Le monde en marche (The World moves on, John Ford, 1934)
Une fresque familiale qui court de 1825 à 1934, en passant par 1914 et 1929. Jugeant la trame impersonnelle, Ford a toujours considéré le film comme négligeable. Il est vrai qu'on perd un peu le cinéaste dans les scènes d'intérieur mais l'évocation de la Grande Guerre est très impressionnante. Et Madeleine Carroll est absolument parfaite. Une semi-réussite donc à ne pas jeter aux oubliettes.
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