Cavalcade de vieux films (Août/2)
La grande escalade (Climbing high, Carol Reed, 1938)
Une réponse britannique aux slapsticks américains. L'argument est simple : un playboy fortuné se fait passer pour un type sans argent pour conquérir la modeste jeune fille de son coeur. Les dialogues sont des rafales, le tempo est rapido et certaines scènes culminent dans la folie douce. Avec un bucheron canadien, un aliéné en liberté et un communiste enragé pour compléter le tableau. Une oeuvre de jeunesse de Carol Reed qui impose son nom dans un genre où hélas, ne s'illustrera plus guère le réalisateur du Troisième homme. Ce petit bijou de comédie loufoque très méconnue est heureusement disponible en DVD.
We can't go home again (Nicholas Ray, 1973)
N'ayant rien tourné depuis Les 55 jours de Pékin (1963), Nicholas Ray accepte un poste de professeur à l'université. En collaboration avec ses étudiants, il réalise un film sans scénario, expérimental, basé sur la spontanéité et l'improvisation. La forme est déroutante : split screen, désychronisation des dialogues, surexposition des couleurs, images sous formes de vignettes. D'histoire, il n'y en a point, une simple juxtaposition de scènes documentaires, voire de fiction. On y devine les interrogations d'une jeunesse traumatisée par la guerre de Vietnam et déboussolée sous l'ère de Nixon. Un Work in Progress sur lequel Ray travaillait encore 6 ans plus tard. Un travail inabouti, déstabilisant et opaque.
Quadrille d'amour (Centennial Summer, Otto Preminger, 1946)
1876 à Philadelphie. Durant les fêtes du centenaire de l'Indépendance, deux soeurs tombent amoureuse d'un fringant français (pléonasme). Après le succès de la MGM avec Le chant du Missouri, la Fox lui répond avec un sujet voisin, sentimental, divertissant et en partie musical. Cependant, Preminger est moins à l'aise que Minnelli dans le registre léger et le film reste agréable sans atteindre des sommets. Plaisir de voir Jeanne Crain et Linda Darnell réunies autour de Cornel Wilde malgré le grotesque accent américain dont ne peut se défaire ce dernier quand il s'exprime dans la langue de Molière.
L'homme dont a volé le nom (Der Mann, den man den Namen stahl, Wolfgang Staudte, 1944)
Censuré par le régime nazi, le film ne connut aucune sortie et fut en partie détruit avant la fin de la guerre. Redécouvert, il fut restauré au milieu des années 90 avec des photos du tournage pour remplacer les rares scènes manquantes. Le film est une farce, une critique très amusante de l'absurdité de la bureaucratie. Même si non situé dans le temps, il ne pouvait évidemment être toléré par les nazis. Il est cependant fort réussi dans une ambiance qui évoque Kafka et Gogol. C'était la troisième réalisation de Wolfgang Staudte qui tourna trois ans plus tard un remake de son propre film.
L'assassin au gant de velours (Kid Glove Killer, Fred Zinnemmann, 1942)
Un laborantin démasque le meurtrier du maire de sa vile avec l'aide de son assistante. Excellents débuts américains de Fred Zinnemann avec ce premier long-métrage qui est une véritable série B dont l'intérêt documentaire (la science au service de la lutte contre le crime) surpasse le suspense (on connait l'identité de l'assassin très tôt). Le couple très désaccordé et ironique formé par les excellents Van Heflin et Marsha Hunt n'est pas non plus pour rien dans le plaisir pris à ce petit film dirigé de main de maître.
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